Accueil ACTUALITE Qui nous protège de cette soi-disant « police » clairement criminelle ?

Qui nous protège de cette soi-disant « police » clairement criminelle ?

Préambule

On constate actuellement l’effarement généralisé autour du projet d’une loi qui illustre plutôt une dérive sécuritariste de notre 5ème République essoufflée qu’une volonté quelconque de « sécurité » publique.
S’il n’est pas le seul élément à y poser problème, c’est évidemment son article 24 qui focalise l’attention en empêchant de filmer des forces qui n’ont « de l’ordre » que le nom sur papier, ce qui enfoncerait encore le clou d’une impunité judiciaire et médiatique aussi illégitime qu’immorale.

Validé en première lecture par une Assemblée qui relève désormais plus de l’antichambre d’enregistrement des délires autoritaires du gouvernement que de la moindre représentation de l’intérêt général et citoyen, le texte antidémocratique dans son ensemble ne mériterait désormais que les poubelles du Sénat ou celles du Conseil Constitutionnel.

À part quelques bastions résistants plutôt de gauche associative, les médias dans leur quasi totalité avaient accompagné (voir salué) ce grand saut dans une lepénisation macroniste à la sauce Darmanin, dont on rappelle qu’il est impliqué dans des affaires d’abus d’autorité pour obtention de faveurs sexuelles, ce qui dans tout pays respectueux des Droits de l’Homme comme de la Femme devrait lui interdire l’accès à un poste notamment de Ministre.

Mais l’actualité a rattrapé l’empressement à valider ce torchon superflu (puisque la loi actuelle suffisait à traiter les « problèmes » avancés pour « justifier » ce projet honteux) et surtout tout à fait anticonstitutionnel (par son caractère ouvertement liberticide).

Il y aurait pourtant beaucoup à dire de ses suites, mais on ne reviendra pas sur le cas Benalla, ce nervi de Macron prompt à la castagne gratuite et à la barbouserie internationale.
Et bien que les exemples soient légions et qu’on n’oublie rien de leurs souffrances, on ne refera pas la liste terrible de victimes citoyennes ou journalistiques qui ont perdu une main, un oeil, l’ouïe, ou subi d’autres blessures durant la « gestion » répressive et calamiteuse des Gilets Jaunes.
Dans ces deux cas pourtant emblématiques et qui font partie (comme d’autres plus anciens) des racines de la légitime colère actuelle (et dont on a mesuré l’ampleur comme dans les rassemblements à l’appel du collectif La Vérité pour Adama) nous proposons cependant des liens documentés en bas d’article.

Mais nous n’évoquerons ici que 6 prénoms, soit quelques unes des nombreuses affaires de violences policières, récentes ou ayant dernièrement connu des rebondissements, et qui ont ainsi permis le requestionnement puis le rejet de cette ex-future loi inique par une part grandissante de la société civile.

Théo

Pour rappel, ce jeune avait été « interpellé » sans raison manifeste et de manière tout à fait disproportionnée par de véritables « barbares » indignes de leur mission de Gardien de la Paix, qui l’ont trainé dans une zone sans caméra afin de le violer avec une matraque téléscopique, lui causant à vie des dommages intestinaux irrémédiables. Ce sont principalement des images amateures qui ont permis de retracer les faits et de révéler les mensonges des soi-disant « policiers ». De nouveaux témoignages soutenus par la Défenseure des Droits viennent de s’ajouter et confirmer la nature criminelle de leur comportement.

Cédric

Ce livreur est mort des suites d’un « contrôle » où les soi-disant « policiers » ont perdu leur self-control, justement, au point de lui faire subir une technique d’étranglement controversée qui lui sera fatale. Là encore, ce sont des images amateures qui permettent de comprendre que les agents se sont assis à plusieurs sur lui alors qu’il criait « j’étouffe » à plusieurs reprises. À l’époque dans un déni des évidences, l’abuseur sexuel Darmanin affirmait « s’étouffer » (dans un sens ironique et indigne de sa mission de Ministre) quand on lui parlait de « violence policière »… cette affaire refait donc justement surface actuellement et à plusieurs justes titres.

Paul

Autre dérive heureusement filmée, celle qui implique des jeunes en voiture assaillis comme dans un film de guerre américain à un feu rouge par 3 voitures banalisées et une dizaine de « cow-boys » armés et sans brassard et qui vont faire feu sans sommation lorsque le conducteur, Paul, réagit dans la panique par une marche arrière à ce qu’il ne comprend pas être en fait… une « intervention » de la soi-disant « police » ? Le tir passe à quelques centimètres de le tuer… pour un simple vol de sac à main qu’il n’a même pas commis ! Et il témoigne du fait que durant sa garde à vue, l’agent en question est connu et reconnu des services comme une sorte de « serial tireur » ultra-violent mais jamais suspendu. Là encore, sans caméra ce scandale serait passé inaperçu.

Zineb

Montons encore d’un grade dans la folie d’une soi-disant « police » dont les armes de guerre civile lui donnent le vertige d’un pouvoir de vie et de mort sur nous tou-te-s. Une contre-expertise ballistique récente démontre que le tir de grenade lacrymogène ayant tué depuis la rue, visait sa fenêtre du 4ème étage d’une distance (seulement 30 mètres au lieu des 100 mètres réglementaires ..) qui l’interdisait purement et simplement. Et reste l’ombre faite sur l’intérêt en matière de « sécurité » et « maintien de l’ordre » à viser une femme âgée chez elle alors qu’elle ne manifeste pas, ceci afin de l’atteindre au visage avec un projectile allant à presque 100 km/H ? Est-ce cela le travail d’un soi-disant « policier » selon l’IGPN qui allait classer l’affaire ? Voici qu’ici aussi, diverses images notamment amateures ont permis de faire mentir la grande lessiveuse à bavures.

Rémy

Et puisqu’on l’évoque, détaillons que l’IGPN (pour la soit-disant « police ») et l’IGGN (pour les dits « gendarmes ») sont les seuls organe en France à « surveiller » les agissements des forces dites « de l’ordre » … en conflit de juge et parti puisque rattachés aux mêmes ministères et composés des mêmes fonctionnaires que ceux sur lesquels ils sont supposés « enquêter » ! Et ils viennent encore de faire très fort dans l’aveuglement volontaire sur le cas de ce journaliste frappé dans l’exercice de ses fonctions par un soit-disant « policier » : en 4 jours ils ont été incapables de retrouver de nombreux témoins occulaires et vidéos, pros ou amateurs, pourtant publiquement disponibles pour témoigner. Ils ont préféré baser leur « rapport » sur une unique vidéo parcellaire pour classer le dossier sans suite (la force de l’habitude, sans doute ?).

Michel

Nous arrêterons sur l’agression gratuite, lâche et abjecte par une véritable meute charognarde sur un homme qui a été roué de coup, enfumé dans son propre local après bris de vitrine, puis traîné au sol et frappé à nouveau avant d’être embarqué… parce qu’il n’avait pas de masque !? Toutes les hypothèses, y compris racistes, restent ouvertes pour tenter de comprendre l’inexplicable comportement de ces soi-disant « policiers » durant presque une demi-heure sans qu’aucun ne modère ses collègues ni ne mette fin au supplice qui a faillit le tuer. Même les médias les plus à droite se trouvent gênés aux entournures pour couvrir l’effroi d’une France qui semble enfin regarder sa « police » droit dans les yeux, ici aussi grâce à des images amateures.

Le changement c’est pour quand !?

Jeunes ou âgées, de Paris ou d’ailleurs, de banlieue ou du centre ville, de toutes catégories socio-professionnelles et d’origines diverses, les victimes de ces crimes « policiers » ont mal à la France et à ses valeurs Républicaines perdues.
Ces faits en disent long sur la nature habituelle et systémique de la violence criminelle qui règne au sein de la soi-disant « police », perdue dans l’illusion qu’elle peut faire régner l’ordre et sa loi par le désordre de l’illégalité ou maintenir la paix sociale par la guerre civile.

Elle n’hésite d’ailleurs jamais à envoyer dans les médias complaisants ses éléments les plus radicaux, notamment des syndicalistes quasiment d’extrême-droite qui réclament toujours plus de prérogatives, d’armes et d’impunité pour mal agir.
Sa corporation réagit sans cesse par une écoeurante levée de bouclier à la moindre critique, avec ridicule concours de jeté de menottes mis en scène devant les préfectures.
Plus scabreux encore, leur instrumentalisation des actes terroristes et aussi des suicides de fonctionnaires, dont certains arrivent à bout précisément en raison des violences inqualifiables dont ils/elles sont témoins dans une impuissance totale – voire des pressions au silence mafieux.

Et il ne faudra a priori pas attendre de changement de l’intérieur : livrés à eux-mêmes, comme par exemple sur des groupes privés dans divers réseaux sociaux, nos fonctionnaires tels des djihadistes en miroir se radicalisent entre eux dans un mélange de beauferie réactionnaire, de racisme plus ou moins assumé jusqu’au vote RN, de théories confusionnantes ou complotistes et de syndrôme de la citadelle assiégée … le tout permettant de justifier et soutenir n’importe quelle dérive dans une décomplexion aux relents néo-fascistes.

Les opportunités politiques d’évolution n’ont pourtant pas manqué : la plus grande de toute a été le projet européen, nommé GODIAC, d’élargissement de la doctrine de « désescalade » propre à l’Allemagne qui a été initiée de façon coordonnée dans 12 pays majeurs (Autriche, Allemagne, Chypre, Hongrie, Roumanie, Suède, Royaume Uni, Danemark, Espagne, Pays-Bas, Portugal et Slovaquie) … sauf la France qui, seule, n’a pas souhaité rejoindre cette réforme modernisante, préférant rester sur son archaïque modèle d’affrontement systématique à coup d’arme de guerre civile « dernier cri » !

Plusieurs lanceurs d’alertes ou journalistes d’investigation ont pourtant amené la question qui fâche sur la table à plusieurs reprises, sans succès apparent jusqu’alors :
Qui nous protège de cette soi-disant « police » clairement criminelle ?

La problématique date de décennies, mais on ne peut qu’espérer, au nom de toutes les victimes passées, actuelles (et futures, malheureusement), qu’elle soit enfin prise en compte, qu’un grand ménage soit enfin fait, que l’impunité médiatique – politique – judiciaire s’arrête enfin, qu’un changement de doctrine et de formation advienne enfin, qu’une instance de contrôle citoyenne indépendante supplante enfin la triste farce nommée IGPN, et que la mission d’intérêt public au service du peuple qui paie ses salaires via les impôts soit enfin remplie par cette soi-disant « police » – qui telle quelle, ne connaîtra que défiance, désamour et résistance tant qu’elle refusera de reconnaître son visage hideux et de se réformer du tout au tout.

Sources :
Photo – Radio France / V. V.
Loi « securité globale »
Affaire Macron Benalla
Le mur jaune
4 ans après de nouveaux elements dans l’affaire Théo incriminent les policiers
Cédric Chouviat – Gilets jaunes – les vidéos de policiers au coeur de bavures emblématiques
Innocent, il s’est fait tirer dessus par la police, le témoignage de Paul
Affaire Zineb Redouane : une expertise accuse la police
Buisine : l’IGPN ne trouve pas de témoins ? Nous oui!
Cas de force majeure – L’histoire de Michel
Racisme et apologie des violences policières sur TN Rabiot, le groupe Facebook qui regroupe des milliers de fonctionnaires
La France à l’ouest des pays européens pour la «gestion» des foules protestataires