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Manifestations en République Centrafricaine: non à la guerre civile!

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Depuis quelques jours des manifestations se succèdent en République Centrafricaine afin que cesse le conflit civil qui oppose rebelles au gouvernement de François Bozizé.

Ancienne colonie française qui avait nourri l’actualité à la fin des années 1970 avec le scandale des diamants de Valéry Giscard d’Estaing, la Centrafrique est un grand pays à l’histoire complexe et aux enjeux multiples. Le pays a des frontières communes avec des Etats en prise à des rebellions ou qui l’ont été (République Démocratique du Congo, Tchad, Soudan, Sud Soudan), ce qui de fait, entraine une instabilité chronique liée à la circulation des armes, aux luttes locales et/ou régionales, aux déplacés des guerres civiles successives. Le pays lui-même est en proie à de fréquentes rebellions depuis plusieurs décennies: de coup d’Etat en coup d’Etat, une guerre civile a éclaté en 2004 mettant en prise l’actuel pouvoir dirigé par François Bozizé et l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement.

Bien que des accords de paix ait été signés à différentes reprises, les reprises de combat ont été nombreuses et c’est ce qui s’est produit début décembre. Les rebelles de Séléka ont repris les hostilités afin de faire appliquer les accords de paix signés quelques mois auparavant. Ils se sont emparés de plusieurs villes du Nord et c’est ce qui a poussé une partie de la population centrafricaine à réagir.

Le 21 décembre, répondant à l’appel du Conseil national de la jeunesse (CNJ), les Centrafricains sont descendus dans la rue pour protester contre les attaques des rebelles. Le CNJ a également appelé l’ensemble des forces du pays à se rassembler autour d’une même table afin de parvenir à un accord qui débouche sur la fin des combats. Les manifestants ont ensuite demandé expressément aux partenaires internationaux du pays, que sont notamment la France, l’Union Européenne, l’Union Africaine d’appuyer le gouvernement actuel pour maintenir la paix fragile dans le pays.

Nul doute que les manifestations vont se poursuivre, la tension en Afrique centrale est à son paroxysme et c’est une fois de plus, la population la plus vulnérable qui aura à souffrir des conséquences de ces conflits.

 

Albert Richon