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La guerre hybride russe : comment Moscou déstabilise l’Europe

En août 2025, la Russie a été accusée d’avoir brouillé le système GPS de l’avion transportant la présidente de la Commission européenne, U. Von Der Leyen, lui forçant un atterrissage imprévu en Bulgarie. Ce type d’action s’inscrit dans une escalade d’attaques hybrides, avec une multiplication des cas de ce type en Europe : plus de 1 000 incidents en Lituanie en juin 2025, 85 % des vols affectés en Estonie, 2 732 cas en Pologne en janvier 2025, etc …
 
Depuis 2022, près de 60 opérations hybrides (notamment : sabotages, tentatives d’assassinat, cyberattaques, désinformation) ont été recensées en Europe avec la France en tête, souvent attribuées aux services secrets russes (GRU, FSB). La Russie utilise couramment des « agents jetables », souvent des civils recrutés et payés via Telegram ou des moyens similaires, pour mener des actions subversives à moindre coût.
 
La mer Noire et la Baltique sont devenues des zones clés de cette guerre, avec des brouillages de signaux, des sabotages de câbles sous-marins, et l’utilisation de « flottes fantômes » pour contourner les sanctions, comme le bateau Pushpa arraisonné récemment sous pavillon béninois, soupçonné d’avoir servi de base de décollage de drône vers le Danemark – ou de diversion pour soutenir ces derniers.
 
Comment comprendre ces divers évènements ? Face à la puissance conventionnelle de l’OTAN, la Russie mène une guerre hybride sophistiquée contre l’Ukraine et ses alliés occidentaux. Cette stratégie, qui combine opérations militaires, cyberattaques, désinformation et sabotages, s’inspire de ce que l’essayiste Y. N. Harari nomme la « stratégie de la mouche ». L’objectif n’est pas de vaincre l’adversaire militairement, mais d’harceler, d’épuiser pour déstabiliser psychologiquement avec des actions à faible coût mais à fort impact. En exploitant les vulnérabilités des démocraties, Moscou cherche à affaiblir la cohésion de l’UE et de l’OTAN de l’intérieur.
 
L’objectif clair est d’exploiter des divisions internes, d’utiliser la désinformation et l’ingérence pour saper la confiance, et de recourir à des acteurs non étatiques ou des intermédiaires pour éviter l’implication et l’éventuelle représaille directes.
→ Comme la mouche, la Russie ne peut pas tuer le lion (UE / l’OTAN), mais elle peut le harceler, le distraire , la désagréger et l’épuiser.
→ Ces actions visent à créer un climat d’insécurité permanente, un peu comme le fait le terrorisme, mais à une échelle davantage géopolitique.
Elle cherche in fine à délégitimer l’OTAN en présentant l’Ukraine comme un « État fantoche » et l’Occident comme un « Empire déclinant ». 
Effet recherché : affaiblir la cohésion de l’Alliance atlantique pour semer le doute sur la légitimité de la guerre en Ukraine.
 
Nous verrons ici en deux volets distincts quelles sont les différentes méthodes, et ensuite les solutions envisagées en Europe pour contrer ces tactiques, avec les limites de ces approches.
deepfake

Volet 1 : l’arsenal de la désinformation

La désinformation est un pilier de la stratégie russe, devenue une menace permanente et structurée. L’objectif est de semer la division, de saper la confiance dans les institutions démocratiques et de décrédibiliser le soutien à l’Ukraine. Pour ce faire, Moscou déploie une panoplie d’outils sophistiqués.

Automatisation de la propagande : Des réseaux de bots sont massivement utilisés pour amplifier des récits pro-russes, notamment lors de scrutins clés. Des systèmes comme Portal Kombat génèrent automatiquement des millions de contenus de propagande, relayés pour créer une illusion de fiabilité par la simple répétition. Une autre de leurs méthodes les plus criantes consiste à attaquer des personnalités qui affichent leur soutien à l’Ukraine ou qui résistent au régime russe : diffamation, rumeur indémontrée, tout y passe. Par exemple faire croire que le président ukrainien V. Zelenski aurait acheté l’ancienne villa du leader nazi J. Goebbels qu’il admirerait donc, afin de justifier l’invasion en Ukraine comme une « dénazification » vantée par V. Poutine. Hé oui : tous les moyens, même les mensonges les plus abjects, sont bons !

Intelligence Artificielle et Deepfakes : des groupes affiliés à la Russie, tels que Storm-1679 et Storm-1099, utilisent l’IA pour créer des deepfakes et des vidéos manipulées afin de semer la confusion, comme ce fut le cas lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Ils ciblent des influenceurs et des médias pour diffuser des contenus factices mais crédibles en apparence : fausses vidéos de célébrités qui tiennent des propos inventés mais convaincants visuellement et auditivement, détournement de pages de grands médias (faux titres et fausses images mais avec les logos et la mise en page habituelle, etc), imitation ou piratage de comptes suivis sur les réseaux sociaux, etc. Si les cibles, professionnels médiatiques ou simple civils, ne sont pas vigilantes, la désinformation fait son effet d’autant plus dévastateur lorsqu’elle est largement relayée. En inondant le web de fausses informations, la Russie parvient en plus à « empoisonner » les réponses des chatbots (ChatGPT, Meta, Grok, etc), qui reprennent parfois des contenus textuels sans toujours les vérifier, amplifiant ainsi la désinformation.

Médias factices et relais locaux : Pour contourner les sanctions visant RT et Sputnik, la Russie a créé de nouveaux médias comme Voice of Europe. Ces plateformes sont souvent relayées par des acteurs locaux, notamment des partis d’extrême droite européens (tel le RN en France), qui agissent comme des alliés objectifs du Kremlin qui les finance en retour. Ils utilisent pour ce faire divers comptes sponsorisés en toute impunité car les plateformes GAFAMs sont peu regardantes de la provenance des paiements en matière de publicité … même quand l’argent a l’odeur du sang ukrainien, certains ne se gênent pas d’encaisser ! La Russie cible aussi de plus en plus des influenceurs et des acteurs locaux (ONG factices, personnalités politiques) pour relayer ses messages, notamment en France et en Europe, en exploitant des thèmes comme le néocolonialisme ou la crise migratoire. Difficile de dire si certains sont directement payés (virement de cryptomonnaie dure à tracer) ou sponsorisés plus indirectement (avantages en nature, voyage, biens divers, etc). Mais la coordination d’ensemble en terme d’éléments de langages et/ou de chronologie de la désinformation laisse assez peu place au doute.

Ces outils sont souvent combinés pour maximiser leur impact sinon isolé, notamment lors d’élections ou d’événements internationaux. Cette désinformation russe est devenue une stratégie quasi permanente, mêlant acteurs étatiques, privés et technologies plus ou moins avancées. Quelques exemples concrets :
- en Moldavie, la campagne « Matriochka » a visé à discréditer la présidente pro-européenne avec de fausses rumeurs sur sa vie personnelle ; cette opération ne semble heureusement pas avoir porté ses fruits puisque le camp pro-européen a remporté plus de la moitié des voix dans un scrutin législatif où la Russie aura pesé de tout son poids influentiel pour tenter de tordre les urnes à son avantage …
- … mais en République tchèque, des centaines de comptes pilotés par des bots ont totalisé des millions de vues pour soutenir des candidats populistes et anti-système avant les élections législatives ; l’entreprise a été un succès puisque le candidat milliardaire pro-Russe A. Babis, ancien premier ministre tchèque et proche allié du hongrois V. Orban, vient de remporter le scrutin d’une courte tête.

Volet 2 : cyberattaques et sabotages

Au-delà de l’information, la Russie mène des actions physiques et/ou numériques pour tester la réactivité de l’Europe et y créer un climat d’insécurité permanent.

Cyberattaques : Des groupes de hackers liés aux services de renseignement russes (GRU), comme APT28, ciblent les infrastructures critiques : réseaux d’énergie, transports, hôpitaux et systèmes GPS.
En 2025, la France a officiellement ainsi attribué plusieurs cyberattaques au GRU, et la Pologne a signalé un doublement des attaques avant ses élections .
Ces attaques visent à voler des données sensibles, perturber les services publics, et saper la confiance dans les démocraties. Par exemple, des pirates pro-russes ont pris le contrôle d’un barrage norvégien en avril 2025, et des hôpitaux, réseaux d’eau, d’électricité ou divers systèmes ont été ciblés.

Sabotages et incursions : Près de 60 opérations hybrides ont été recensées en Europe depuis 2022, incluant des sabotages, des incendies criminels et des tentatives d’assassinat. Moscou utilise souvent des « agents jetables », des civils recrutés via des plateformes comme Telegram pour mener des actions à moindre coût, rendant l’attribution directe difficile.
En 2025, la Pologne, l’Estonie, et l’Allemagne ont ainsi subi des incendies criminels, des colis piégés, et des perturbations diverses (2 732 cas en Pologne en janvier 2025).
Plusieurs vols de drones non identifiés ont été détectés depuis le 22 septembre au-dessus de sites sensibles danois ou norvégiens, comme des aéroports ou des bases militaires. Les autorités judiciaires danoises ou l’OTAN n’ont pas nommé qui serait à l’origine de ces survols, mais la première ministre, M. Frederiksen, a affirmé : « Il y a un pays qui représente une menace pour la sécurité de l’Europe, c’est la Russie. »

La Russie utilise donc des « agents jetables » recrutés via Telegram pour éviter les traces directes : « Ces agents ‘low-cost’, bien souvent, ne saisissent pas la dimension politique de leur action, souligne K. Von Notz, député des Verts allemands. Par exemple, ces types recrutés pendant la campagne électorale pour saboter les pots d’échappement et mettre des autocollants écologistes sur les SUV. Ils ont juste vu qu’il y avait 100 € à gagner par voiture sabotée. Super ! » La récompense pour chaque paquet destiné à une fausse adresse à Londres était de 109 euros. Dix personnes ont été arrêtées dans toute l’Europe.

Des satellites de reconnaissance chinois peuvent survoler la région de Lviv ou de Dnipro plusieurs certains jours.
Auparavant, des services de renseignement avaient déjà averti que la Chine fournissait à la Russie des données satellites pour les frappes de missiles. Car loin au-dessus de nos têtes, un nouveau type de guerre se développe : celle des satellites. Engins militaires, ou civils, leur action peut engendrer de gros soucis sur terre, dans le ciel ou en mer. Les militaires de nombreux pays expriment une inquiétude croissante concernant la Russie. Depuis la Guerre froide, la course à l’espace est prise très au sérieux par Moscou. Après une période d’accalmie dans les années 1990 et 2000, ce sujet est à nouveau central dans la politique militaire et technologique. Fin 2024, le New York Times faisait des révélations stupéfiantes sur l’existence d’un satellite comportant une maquette d’ogive nucléaire, le Kosmos 2553.

« L’ombre de la Russie plane plus que jamais sur les pays de l’Union européenne et de l’Otan. Face à une menace diffuse et protéiforme, les Européens doivent adapter leur réponse.  » En l’espace de deux semaines, plusieurs drones et avions russes ont violé l’espace aérien de cinq pays européens membres de l’Otan. La Pologne, puis l’Estonie, Allemagne, Danemark et Suède ont demandé la convocation d’une consultation au titre de l’article 4 du traité de l’Atlantique nord.

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Riposte européenne : entre prise de conscience et lenteur

Consciente de la menace, l’Europe organise sa défense, bien que sa réponse reste parfois fragmentée et lente face à un adversaire centralisé.

Lutte contre la désinformation : Des agences spécialisées ont été créées, comme VIGINUM en France, qui a révélé l’opération « Storm 15-16″ du GRU. Les services de renseignement n’excluent pas que les russes tentent de provoquer des attentats de grande ampleur – l’un semble avoir été déjoué. Ces opérations suivent une stratégie répétitive et bien orchestrée, visant à manipuler l’opinion publique française par la diffusion continue de fausses informations. Moscou se servirait de la crainte d’une nouvelle vague d’attentats pour concevoir de fausses vidéos menaçant la France d’attaques jihadistes, afin d’attiser la haine et les divisions.
Le ministère des Armées et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères organisent des exercices comme « Capture The Flag » pour renforcer la résilience de ses agents publics face aux manipulations de l’information. Ces initiatives visent à former les acteurs clés à repérer et contrer les fausses informations, mais ne devraient clairement pas se cantonner, même si c’est évidemment névralgique, aux seuls agents de la fonction publique : allouer des moyens pour mieux armer les simples citoyens et la société civile reste un angle mort dont la propagande russe a bien identifié la faiblesse …
… la France et l’UE encouragent donc le développement d’outils technologiques pour automatiser le fact-checking et l’identification des trolls ou des comptes malveillants sur les réseaux sociaux. Des partenariats avec les plateformes (Facebook, Twitter, etc.) sont aussi envisagés pour adapter les outils existants à lutter contre la radicalisation et la la désinformation, efforts limités cependant par le pur et simple objectif de rentabilité de ces multinationales capitalistes.
L’UE applique donc le Digital Services Act (DSA) pour essayer de contraindre les plateformes à mieux modérer les contenus. Dans des cas problématiques, on a vu des sanctions financières contre des acteurs comme African Initiative (un organe médiatique burkinabais qui acceptait de relayer des mensonges de Wagner) ou S. Zakharova (une chargée de communication russe sanctionnée par l’UE).
Et il ne faut pas négliger par ailleurs des outils à destination du grand public tels : Hoaxbuster, Les Décodeurs du journal Le Monde, Vrai ou fake de France info, Check News et AFP Factuel. L’UE a aussi renforcé son East StratCom Task Force et finance des médias indépendants et des plateformes de fact-checking comme EUvsDisinfo pour proposer des contre-narratifs.
Autres moyens envisagés : programmes d’éducation aux médias dans les écoles et universités, avec des modules sur la vérification des sources et la détection des deepfakes, campagnes de sensibilisation grand public, notamment avant les élections (ex : élections européennes de 2024, présidentielles en France), collaboration avec des influenceurs et des créateurs de contenu pour promouvoir l’esprit critique en ligne, surtout auprès des jeunes.
Bref, le chantier est vaste !

Résistance contre les sabotages : l’UE a sanctionné des officiers du GRU et renforcé la coopération entre agences nationales (ANSSI en France, CERT-EU) et l’OTAN. Un centre de crise cyber (C4) a été créé en France pour une réponse rapide. Sont menés des investissements massifs dans la cybersécurité, exercices de simulation, et adoption de l’« Appel de Varsovie » pour une réponse unifiée aux cyberincidents.
Cependant l’attribution des attaques reste complexe, et l’Europe peine à dissuader Moscou en raison du déni plausible et de l’usage de mercenaires numériques « jetables ».

Défense face aux drones : Kiev appelle l’Europe à se mobiliser pour contrer l’ »escalade » de la Russie. Face aux incursions de drones, l’UE a lancé le projet d’un « mur de drones » à sa frontière orientale, un système de capteurs et d’intercepteurs inspiré de l’expérience ukrainienne.   Une dizaine de pays considèrent désormais ce mur comme une « priorité ». Cependant, des experts y craignent une « ligne Maginot » coûteuse et à l’efficacité limitée. Le coût d’interception est également un défi : un missile coûte plus d’un million d’euros pour abattre un drone de quelques milliers d’euros. Des solutions plus économiques sont à l’étude, comme l’utilisation de roquettes à guidage laser par des avions Rafale, déjà existants.
La question des drones est dans tous les esprits. La présidente de la Commission européenne a proposé un « mur anti-drones » nommé « Baltic Drone Wall  » à l’Est de l’Europe, fait de capteurs et de systèmes de défense tout le long de la longue frontière commune avec la Russie et la Biélorussie.
Renforcement militaire envisagé : déploiement de soldats sur la frontière est, projet de « drone wall » ou mur antidrones dans les pays baltes, et interception de drones et avions russes violant l’espace aérien.
C’est un projet initié par plusieurs pays de l’Union européenne en vue de sécuriser la frontière orientale qui a vu ces dernières semaines l’incursion de drones russes, notamment en Pologne. Selon le Point  » le projet « Baltic Drone Wall », lancé par les pays baltes en début d’année, offre une base solide. Ce système combine surveillance intelligente et détection des drones le long de la frontière orientale de l’UE ».
Le gouvernement ukrainien compte allouer cette année près de 7 milliards d’euros supplémentaires à la défense et la possibilité de vendre une partie des excédents d’armes produits par l’industrie ukrainienne, notamment des drones. Les pays européens s’intéressent effectivement de très près à la production et à l’expertise ukrainiennes dans le domaine des drones. « Nous devons agir rapidement (…) en tirant toutes les leçons de l’Ukraine et en construisant ce mur antidrones avec l’Ukraine », a déclaré le 26 septembre le commissaire européen à la défense, A. Kubilius, dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse.

Comme on le voit, la réponse reste fragmentée, avec des divergences entre États membres sur la fermeté à adopter.  L’action militaire avance malheureusement plus vite que l’action politique … et L’OTAN et l’UE évitent une escalade directe, ce que Moscou interprète souvent comme une « faiblesse ».

Conclusion : un défi Durable pour nos démocraties

Pour Pierre Haski les Européens doivent trouver le bon équilibre entre le risque de surréagir à des intrusions avant tout psychologiques, destinées à paniquer les opinions et les pousser à se détacher de l’Ukraine ; et la passivité qui serait dangereuse dans le climat de confrontation croissante avec une Russie qui n’arrive pas à ses objectifs. L’avantage de Poutine, c’est qu’il est seul à décider, alors que les « 27 » ne sont pas toujours d’accord, surtout quand certains d’entre eux restent les meilleurs amis de Moscou. C’est le prix à payer pour une alliance entre démocraties : Poutine sait jouer des contradictions et des faiblesses de ses adversaires.

Mais, en dehors des complices poutiniens, les dirigeants européens ne peuvent plus nier le constat : l’Europe fait bien face à une guerre hybride menée par la Russie. « Le but de la guerre hybride est de déstabiliser au maximum son adversaire, sans en arriver à la lutte armée directe », résume Ulrich Bounat, chercheur associé à Euro Créative et auteur de La Guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ?
Conscients « de leurs faiblesses militaires vis-à-vis de l’Otan », les Russes « utilisent tous les outils à leur disposition, de l’influence des discussions politiques jusqu’aux cyberattaques sur les infrastructures critiques, en passant par le sabotage à grande échelle », détaille T. Haldenwang, ancien responsable des services de renseignement allemands, auprès de Politico.

On peut considérer que, sur le fond, le contexte de sécurité international n’a pas changé, pas plus que la nature des conflits : les États restent pris dans une logique de compétition militaire et économique à somme nulle, les conflits armés demeurent inévitables, et il faut sans cesse composer avec de nouveaux problèmes de sécurité. En revanche, le mode opératoire a changé. Les méthodes employées aujourd’hui dans les conflits sont nouvelles, innovantes et radicalement différentes de ce qu’elles étaient auparavant. Avec l’apparition des techniques hybrides modernes, le recours à la force létale ou à l’action cinétique est de moins en moins à l’ordre du jour.

Si l’année 2024 a été le pic de cette nouvelle forme de guerre, 2025 n’a pas été en reste et il y a fort a parier qu’en 2026, avec des scrutins clés dans divers pays de l’ex-URSS, et surtout l’incertitude qui demeure sur le front ukrainien et son soutien américain fluctuant, la Russie ne ménagera pas ses efforts de déstabilisation.
La guerre hybride russe est donc un défi stratégique majeur. Elle exploite l’ambiguïté pour déstabiliser sans franchir le seuil d’un conflit armé direct. Pour l’Europe, le défi est de trouver un équilibre entre une réaction excessive, qui serait une victoire pour Moscou, et une passivité tout aussi dangereuse.
Cette nouvelle forme de guerre, marquée par des méthodes innovantes, exige une vigilance constante et une solidarité sans faille entre les alliés pour protéger les fondements de leurs démocraties.

Crédits photos :
https://openverse.org

Sources textuelles :
INTRODUCTION
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_hybride_russe
https://legrandcontinent.eu/fr/2025/01/08/la-russie-de-poutine-est-deja-en-train-dattaquer-leurope-cartographier-les-60-operations-de-guerre-hybride-menees-depuis-2022/
https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/drones-russes-le-navire-fantome-de-244-metres-de-long-croisant-au-large-de-saint-nazaire-inquiete-emmanuel-macron-2189471
https://www.portail-ie.fr/univers/2025/guerre-hybride/
https://fr.euronews.com/my-europe/2025/05/08/cyberattaques-les-services-russes-ont-double-leur-activite-contre-la-pologne-avertit-le-mi
DÉSINFORMATION
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https://www.defense.gouv.fr/desinformation/nos-analyses-froid/janvier-juin-2025-six-mois-desinformation-russe-lencontre-france
https://fr.euronews.com/2025/09/27/cocaine-lobby-gay-ours-polaire-quand-la-desinformation-russe-sattaque-aux-figures-politiqu
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https://www.defense.gouv.fr/actualites/storm-1516-dessous-dune-operation-dinfluence-russe
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https://www.defense.gouv.fr/actualites/decryptage-matriochka-campagne-pro-russe-desinformation
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https://www.rtl.fr/actu/international/desinformation-des-outils-d-intelligence-artificielle-trompes-par-des-campagnes-prorusses-visant-la-france-7900495779
RÉPONSES :
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CYBERATTAQUES & SABOTAGES
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https://www.slate.fr/monde/reponse-europe-union-allies-ukraine-guerre-sabotages-russie-kremlin-escalade
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https://www.numerama.com/tech/2087471-pour-detruire-des-drones-larmee-de-lair-a-une-nouvelle-piste-des-avions-rafale-tirant-des-roquettes-a-guidage-laser.html
https://dosequotidienne.ca/2025/09/28/lallemagne-en-etat-de-siege-quand-les-essaims-de-drones-reveillent-leurope-endormie/
https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_110496.htm
https://www.franceinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/incursions-de-drones-sabotages-desinformation-pourquoi-l-europe-peine-a-repondre-a-la-guerre-hybride-menee-par-moscou_7508950.html
https://legrandcontinent.eu/fr/2025/04/02/les-services-europeens-se-preparent-a-une-attaque-russe-contre-le-continent-dici-la-fin-de-la-decennie/
https://www.nato.int/docu/review/fr/articles/2021/11/30/guerre-hybride-nouvelles-menaces-complexite-et-la-confiance-comme-antidote/index.html
CONCLUSION
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https://www.rfi.fr/fr/europe/20241217-les-acteurs-de-la-d%C3%A9sinformation-russe-en-europe-et-en-afrique-sous-sanctions-europ%C3%A9ennes
https://www.franceinfo.fr/replay-radio/d-un-monde-a-l-autre/guerre-hybride-contre-l-union-europeenne-la-russie-et-ses-agents-jetables_7206807.html
https://www.lexpress.fr/monde/europe/elections-legislatives-en-republique-tcheque-la-democratie-fragilisee-par-la-desinformation-russe-QU2MKY2YMBACLEV2EO7WAOEAZY/