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La France championne du monde ?

Nous sommes champions du monde paraît-il… oui mais de quoi, exactement ? Allez, cherchons avec un soupçon de lucidité.

De la trahison politique permanente par l’ensemble de l’échiquier électoraliste, qui dégoûte davantage de votants année après année ? De la montée désespérée des illusions fascistes face à cette situation apparemment sans issue ? Du renoncement quoique mondialisé de toute ambition écologique à la hauteur de l’enjeu du millénaire ? Du coupable laisser-faire vis à vis d’une sphère financière facilitant la fraude fiscale à large échelle et détruisant les pays de l’intérieur ? Du mensonge médiatique comme instrument de la classe dominante, aux mains du patronat de presse et/ou de l’audiovisuel ? De la schizophrénie policière qui réprime (surtout les pauvres) plus qu’elle ne protège (surtout les riches) ?

Vous pourriez penser que ce questionnement est quelque peu exagéré … mais il n’en est rien !

fumee

Érections pestilentielles

S’il ne fallait évoquer que les 3 derniers présidents (quoique par exemple le mépris de De Gaulle en 68, les scandales corruptifs de Giscard, l’abandon des métallos par Mitterand, l’attaque de la sécu par Chirac et bien d’autres exemples de leurs predécesseurs pourraient l’illustrer aussi) on aurait du mal à en faire le tour en peu de mots. Résumons.

Avec Sarkozy la liste est longue comme le bras d’affaires en tout genre, de son parti à Karachi, mais en plus il a fait passer en force un traité pourtant rejeté par référendum en 2005, renfloué sans ciller les banques spéculatives responsables de la crise systémique, trahi les retraités sur l’âge de départ et bien d’autres entourloupes notamment sécuritaristes.

Hollande ne fut certes pas pire, mais les attentes furent d’autant plus déçues qu’il était supposé « socialiste » (l’emballage était trompeur) : attaques antisociales avec les lois Travail et El-Khomri, cadeau aux nantis par « Pacte » et CICE avec le Medef sans contrepartie ni contrôle (et donc sans résultant probant), réduction des libertés par la loi Renseignement toujours au nom de la sécurité (elle a si bon dos) et on en passe.

gaulois

Mais avec Macron le summum est atteint, surtout pour qui y croyait au départ : les gages concrets données aux riches par exemple en supprimant l’ISF, et « en même temps » les humiliations envers les plus modestes aussi bien par les petites phrases (« gaulois réfractaire, prolo illettré qui n’est rien, traverse la rue et travaille pour ton costard car tu coûtes un pognon de dingue », etc) que par les attaques encore plus concrètes : réduction généralisée des dotations locales et associatives, des retraites, des APL, des moyens pour la SNCF, du nombre de fonctionnaires dans tous les domaines … et « en même temps » montée des taxes sans aucun sens du calendrier, le tout cumulé aux scandales dont le fumeux Benalla ! Mais bon, fallait-il croire la parole d’un ex-banquier qui se vendait il y a peu comme « rempart » au FN mais qui a appliqué sa politique raciste en refusant d’accueillir l’Aquarius à Marseille et sauver quelques réfugiés ?

Embuscade brune

Car c’est indéniable : le néofascisme grimpe. En partie, bien sûr, parce que ses thèses réactionnaires et racistes trouvent un public, épaulées qu’elles sont par une nébuleuse fachosphérique qui les instille, les normalise, les légitime progressivement auprès des personnes réceptives ou simplement à la dérive. Ces idées fausses mais simples ont toujours l’apparence d’une force explicative plus grande et sont plus facilement énoncées que les analyses fondées expliquant la complexité du réel, par exemple le fonctionnement du capitalisme, la hiérarchie sociale, l’Histoire ou d’autres sujets inépuisables. D’ailleurs les preuves de tentative d’entrisme et de récupération réactionnaire des gilets jaunes par les néofascistes ne manquent pas ces derniers temps :

Dupont-Aignan s’est empressé dès les débuts du mouvement à se positionner comme solidaire.
Plus flou, Wauquiez lui avait emboîté le pas en portant un gilet, avant de démentir l’avoir fait.
Comme sa présidente, le RN vise large par le soutien distant pour mieux masquer son appétit.
Asselineau n’est pas en reste, lui et son parti l’UPR multiplient les communications à l’endroit du mouvement.
Dans plusieurs villes comme à Paris, l’Oeuvre Française ou le GUD notamment, sont bel et bien présents.
Et même le soralien Dieudonné vient désormais sympathiser, comme à ce péage dans les Yvelines.

guerre

Tout ceci pour ne citer que quelques exemples parlants, alors que l’ensemble de la fachosphère tente de retourner le sujet à son avantage, avec un succès de plus en plus mitigé au fur et à mesure que les revendications du mouvement se font plus sociales et que le gouvernement envoit – tel un avant-goût de régime totalitaire – sa milice aux agissements fascistoïdes avec le prétexte d’un « ordre républicain » galvaudé.

Mais le néofascisme grimpe également pour des raisons purement électorales : certaines personnes n’allant plus voter par désillusion définitive d’une oligarchie pseudo-démocratique, tandis que les partis gouvernementaux classiques ayant tendance à s’effondrer à force de décevoir par trahisons successives … ce stupide jeu de chaise musicale finit tôt ou tard par profiter petit à petit à l’extrême droite qui n’est pourtant pas plus exemplaire ni moins corrompue, mais qui parvient à orienter les mécontentements dans son sens en bénéficiant d’une couverture médiatique constante. Le vote de premier tour devient un défouloir, un signe de ras-le-bol, plus qu’une preuve de conviction politique profonde, et le FN se notabilise puisque le capitalisme s’accomode, si nécessaire, du fascisme.

voter

Cela se déroule d’ailleurs un peu partout tandis que les guerres et privations alimentées par le business occidental dans les pays pauvres amènent des flots continus de réfugiés, instrumentalisés pour diviser et accentuer encore plus ce phénomène. Ainsi, on retrouve au pouvoir élu des Trump, Salvini, Bolsonaro, Orban, Erdogan, Duterte ou bien d’autres dont le carburant électoral n’est pas tellement différent de certains dictateurs arrivés au pouvoir de façon autoritaire, mais dont les orientations politiques font tout aussi froid dans le dos … ouf, heureusement chez nous « ça va encore », on en est « encore loin », on est en « démocratie », on a un président « champion ».

Planète suicide

Si, si : Macron est « champion de la Terre », qu’on vous dit ! Cela prêterait à rire quand on voit les abandons successifs, bien qu’il ne soit pas le premier, dans divers domaines à commencer par le peu d’investissement en renouvelables, les abandons de diverses régulations (huile de palme, glyphosate, pertubateurs endocriniens, etc) ou encore l’irréalisable réduction du nucléaire à 50% pour 2035. Tout ça ne tient pas la route et sur bien des aspects « Jupiter » s’en tient à des « petits pas » ridicules, car autorisés par des lobbys si puissants qu’ils ont résulté en la démission désabusée d’un Nicolas Hulot pourtant modéré écologiquement.

Pourtant le temps presse : les extinctions d’espèces explosent, les prévisions en eau potable et autres ressources chutent, les projections en taux de carbone ainsi que le réchauffement s’affolent, et on estime que les quelques années à venir sont les dernières pour agir avant qu’il ne soit trop tard. Surtout, quand on voit le niveau des objectifs nécessaires par rapport au point de départ actuel, on s’inquiète : pour les pays dits « développés » (mais plutôt partis très loin dans une direction mortifère) il faudrait diviser d’ici 2050 la pollution par habitant d’un facteur 4 (Asie, Europe, Mexique, Russie, etc) voire pour les plus gros polleurs par un facteur 10 (notamment USA, Australie, Canada, Arabie Saoudite) pour revenir au niveau de pays ayant – pour l’instant mais ça peut évoluer ! – un moindre impact limite soutenable (Thaïlande, Egypte, Inde, Brésil, etc).

ecologie

Ce n’est donc pas avec quelques centimes à la pompe de plus ou de moins qu’on y arrivera : il faudrait s’attaquer à l’organisation du transport massif (cargos, avions, camions, etc), relocaliser ce qui peut l’être, changer les modèles de construction, de recyclage, de production, de consommation, interdire des produits et pratiques délétères, etc … vaste programme bien loin d’être seulement envisagé tant les accords sont peu contraignants au sein d’une mondialisation dite « libérale » mais en fait carcérale, où chaque pays est bloqué dans une compétition suicidaire avec les autres : personne ne veut être le premier à descendre du train même s’il fonce droit vers le mur.

Dingue pognon

Pour autant, « réguler » tout le monde s’y accorde, c’est le maître mot tant le milieu du pilotage économique dérive hors du réel dans un capitalisme spéculatif qui transforme le monde en casino paradisiaque pour moins d’1% des plus riches, la Terre en ressource exploitable jusqu’à épuisement définitif, les sociétés en main-d’oeuvre éreintée et jetable dès qu’on peut la délocaliser. Pourtant c’était le grand « ennemi » d’Hollande (si, si, rappellez-vous, entre 2 croissants il le disait parfois), et Sarkozy avant lui devait le « moraliser » (mais bon, il n’a pas su se moraliser lui même, déjà …).

banque

Heureusement Macron est arrivé, tel un Zorro en costume Rotschild, pour soulager les capitaines d’entreprenariat de toute « entrave » comme ces vilaines « charges sociales » – dont on oublie un peu trop souvent qu’elles sont du salaire indirect qui permet à tou.te.s d’accéder à du service public ainsi financé mais qui souffre déjà à tel point qu’on en manque (hôpitaux, écoles, trains, etc). On voit le résultat de ce dogme ultralibéral : ça « ruisselle » … mais à l’envers et malgré les contre-exemples dont Carlos Ghosn n’en est qu’un particulièrement décomplexé, on continue de verser des salaires faramineux et de gras dividendes à des parasites qui ne produise aucune richesse et qui se gavent sans limite sur le dos des travailleur.euse.s du monde entier !

Croyez-vous que les Arnault, Cahuzac, Le Pen, Bolloré ou Balkany & cie, qui détournent des montagnes de fric via des comptes offshores, iront un jour en prison ? Vous rêvez ! Pensez-vous que seront punies les banques qui facilitent une bonne centaine de milliards de fraude annuelle rien qu’en France, sinon davantage, telles BNP Paribas, UBS, Société Générale, HSBC, et on en oublie sûrement pour faire court ? Vous délirez ! On est dans un monde à l’envers où ce sont les renards et leurs copains qu’on élit pour gèrer le poulailler : vu la composition des soutiens financiers de la campagne de Macron (qui se concentre sur un tout petit nombre de très gros donateurs aisés), il ne fallait rien en attendre – comme ces derniers mois l’ont bien démontré.

Dézingue-formation

Alors, comme personne n’a vraiment le courage politique (sinon même l’idée) de faire face aux lobbys et à la finance, et puisqu’en plus la classe politique pantoufle facilement du public au privé sur des postes ronflants mais bien payés, on va plutôt taper dans les poches des plus pauvres qui sont nombreux mais se défendent moins : le taux de syndicalismes est bas, et surtout la désinformation bat son plein aussi bien dans une fachosphère qui veut attirer toutes les colères dans ses thèses racialistes et ses illusions complotistes, que dans les grands médias largement détenus par de grands patrons et formé d’un milieu journalistique assez largement embourgeoisé pour que leur propos se cantonne à une critique très gentillette, sinon s’étende carrément à des louanges obséquieuses comme on l’a vu envers le chouchou Macron durant sa campagne.

presse

Seulement voilà, le petit peuple se rebiffe en gilet jaune et, au moins les premiers temps, il n’est pas pris au sérieux. Alors c’est vrai que ses revendications ne sont pas super claires au départ, on y retrouve un peu de socialisme et une dose de poujadisme qui a du mal à convaincre, voire qui rebute, mais c’est le temps nécessaire d’un mouvement qui se construit, se cherche, essaie de s’élargir et de prendre conscience de lui même, tel un enfant qui naît et dont la maladresse des premiers pas prête à sourire. Il faut dire que ce sont des gens peu politisés, non syndiqués, peu habitués à revendiquer voire même à s’exprimer publiquement. La cible parfaite des présentateurs et autres éditocrates !

L’occasion est trop belle pour tous ces laquais des dominants de faire montre de leur paternalisme condescendant le plus archaïque : on moque la populace, on la caricature, on lui coupe la parole si on la lui donne, on s’autorise à arbitrer sur la pertinence des revendications, on sélectionne ce qui peut choquer et on tait ce qui peut fédérer, on criminalise la moindre casse (tout en restant discret sur les violences policières), on parle « d’anarchie » sans rien connaître de ce courant contestataire très construit, on se fait relai (ou stratège) au service du gouvernement, on invite le FN sur les plateaux pour détourner les colères sur d’autres sujets annexes, etc. Bref toute l’armada dissuasive et manipulatoire est de sortie, tous les chiens de gardes sont lâchés pour tenter de désamorcer la révolte par la propagande médiatique.

casseurs

Cela va-t-il fonctionner, ou seulement retarder l’échéance ? Difficile à dire, une chose est sûre, la télé a largement perdu de son pouvoir d’influence et internet est truffé de diversion réactionnaire à laquelle pas mal se laissent prendre au jeu. Alors bien malin qui peut dire ce qui va résulter de tout ça !

Pandores partout

Et alors que la tension monte, les forces « de l’ordre » du gouvernement prétendent assurer la « sécurité », mais il faut voir par quels moyens et quelles dérives ! Alors qu’on bassinait les militants écolos au prétexte du terrorisme et à coup d’état d’urgence (surtout jusqu’à l’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes), qu’on continue d’entraver les lanceurs d’alerte au nom du « secret des affaires » et de s’acharner envers les soutiens aux migrants (tel Cédric Herrou) avec une « justice » qui n’en a que le nom … voici qu’on prétend maintenir « l’ordre républicain » à base de chaos en uniforme, à coup de matraque télescopique, en charges totalement disproportionnées, visant les corps et les visages avec des méthodes d’escadrons de sinistre mémoire. Quelques exemples concrets et tous récents pour l’étayer, peut être ?

Tabasser à pas loin de 10 flics un jeune de 21 ans nullement menaçant et au sol.
Pousser et gazer en plein visage un groupe de retraités pacifiques sur les Champs.
Humilier indistinctement durant des heures un groupe de lycéens à Mantes la (pas si) Jolie.
Matraquer à 3 ou 4 CRS un unique manifestant retraité et visiblement non dangereux.
Traiter de manière inhumaine un handicapé en chaise roulante et empêcher qu’il soit aidé.
Menacer de mort des manifestants et nier leur droit fondemental à manifester.
Provoquer la foule par des tirs tendus de flashball droit au faciès, y atteignant une dame d’un âge avancé.
S’acharner sur des gilets jaunes réfugiés dans un fast food, puis sur le journaliste qui filmait.
D’ailleurs de nombreux journalistes (de terrain, pas des éditorialistes de bureau ou plateau) dénoncent la police !

Et ce ne sont là que quelques exemples honteux bien représentatifs de tant d’autres souvent non cités ici ou simplement non filmés, mais recensés dans toute la France ces dernières semaines. Triste « résultat » provisoire : près de 1000 blessés, dont des mains et yeux arrachés, un coma et même 4 décès officiels dont une octogénaire à Marseille, qui était juste à sa fenêtre du quatrième étage (vous lisez bien : 4e) et qui est morte après y avoir reçu au visage une grenade « non-létale », comme on l’a déjà entendu pour Mahamadou Marega, Rémi Fraisse et tant d’autres …

domination

Le gouvernement croyait sans doute juguler le mouvement par la crainte en faisant des exemples : sur les quelques 200 interpellations des semaines précédentes, il avait mis des moyens express pour une « justice » expéditive en procédant à 70 comparutions immédiates. Juste avant les audiences on nous promettait avoir attrapé des activistes notoires, fascistes ou gauchistes selon qui parlait, « bien connus des services » … et finalement non : pas un prévenu n’est fiché, les profils (ruraux, d’âge moyen, insérés socialement) sont totalement inédits, malgré cela 18 peines de prison ferme ont été prononcées pour des personnes sans aucun antécédent !

Changement de stratégie ce samedi en procédant à au moins 1000 interpellations dès le matin (simples suspicions, possession de matériel : masque, marteau ou boule de pétanque servant surtout d’autodéfense face aux armes des policiers) et autant de plus de plus dans la journée. Procédant par déni du droit pénal avalisé par l’Intérieur, les gardes à vue arbitraires sont presque aussi nombreuses mais les 3/4 sont infondées et ne mènent à aucun poursuite. Et visiblement, au regard du bilan dans la soirée sur plusieurs grandes villes, ce déploiement abusif n’a pas suffit à calmer le vent de révolte ni à réduire le soutien global envers le mouvement, voire risque de les accentuer avec une timide mais possible convergence en cours : CGT et divers syndicats (même certains de la police !), Attac et autres mouvements citoyens, marche Climat et bien d’autres activistes jusque dans les banlieues, lycéens et milieux étudiants, etc … divers pans de la société civile, celle que vantait tant Macron sur le papier de son programme mensonger, commencent à faire jonction aux côtés des gilets jaunes.

Négocia-quoi ?

Nulle surprise ici : à distribuer les coups (physiques ou politiques) sans retenue et avec mépris sur les plus âgé.e.s jusqu’aux jeunes, aux pauvres ou précaires par tous les moyens et sans réfléchir au futur, ces dérives contre-productives d’un pouvoir aux abois ne peuvent qu’attiser la révolte généralisée contre l’incurie de toute la classe politique, sans exception. En choeur avec les perroquets médiatiques comme caisse de résonance, la voici allant jusqu’à tenter de manipuler cyniquement la colère légitime tout en condamnant – pour mieux diviser – « la casse », après l’avoir générée à la fois politiquement, économiquement, socialement, environnementalement puis réprimée à grand renfort de mensonge et de violence policière : voici le vrai visage de la France en 2018, qui mérite le podium dans plusieurs de ces diverses catégories – même si d’autres pays figurent également en bonne place.

referendum

Mais attention, car un piège peut se refermer sur l’élan actuel : chaque jour on voit défiler des députés et ministres LREM expliquant que l’exécutif est prêt à recevoir des représentants afin d’ouvrir des « négociations » sur les demandes disparates mais allant globalement toutes dans la même direction : davantage de justice sociale, de pouvoir d’expression, d’équité fiscale pour pouvoir vivre dignement de son revenu. C’est là une triple arnarque :
Car, d’une part, l’exécutif délégitimé semble s’illusionner (et vouloir nous illusionner) d’encore être un interlocuteur audible et valide face à une colère populaire qui revendique sa démission, il cherche ainsi à se repositionner comme légitime.
Par ailleurs, il sait (ou devrait savoir) qu’il ne sera pas possible de recevoir des représentants reconnus officiellement par tout un mouvement qui assume son horizontalité, incompatible avec une culture régalienne et centraliste.
Enfin, depuis trois semaines il dispose déjà d’un bloc d’une quarantaine de revendications largement partagées sur tout le territoire par l’ensemble des groupes, qu’il fait ainsi mine d’ignorer alors qu’il n’a plus qu’à s’exécuter.

Pour qui disposerait d’un logiciel actualisé et d’un minimum de bonne foi, Il n’y aurait pas besoin de plus pour comprendre ce qui se passe en France et proposer les mesures concrètes et attendues. On sait exactement quelles sont les difficultés des classes populaires et moyennes systématiquement ciblées dans les réformes sociales et fiscales. Nul besoin de repousser par moratoire ni « négocier » des réformes largement rejetées et dont l’abandon est sine qua non. Bien qu’isolé loin du réel, Macron sait exactement quoi faire pour restaurer les revenus (salariaux ou sociaux) et services publics qui permettent de vivre dignement.
Il connaît aussi parfaitement les moyens de financer tout cela, dans toute cette masse financière qui échappe (avec diverses complicités) depuis trop longtemps à la participation et au fonctionnement d’un État théoriquement solidaire : rétablissement de l’ISF, lutte contre la fraude en col blanc, taxation des spéculateurs (etc) sont parmi les pistes évidentes qui sont demandées explicitement.

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Alors pourquoi faire semblant de chercher des « interlocuteurs » en faisant mine de vouloir « négocier » ? L’objectif final du gouvernement semble être de gagner du temps pour attendre l’essouflement du mouvement, sa division par l’acceptation de pseudo-représentants, et même pire … car le mot « négociation » porte en lui-même les limites qu’il impose : « J’entends mais vous demandez trop, il faudra vous satisfaire du peu que nous pouvons vous accorder dès aujourd’hui, il faudra attendre, etc ». Or, l’heure n’est plus à la tractation, elle est à l’urgence et au retour au respect d’une souveraineté populaire par des « élites » déconnectées. Il ne s’agit plus infléchir la politique macronienne, ce n’est pas un virage qui est attendu, mais un changement radical, un renouveau, une reconstruction … une (r)évolution ?

Il est temps des cerises !

Réclamons du référendum, de la justice sociale, de l’intérêt collectif, du travail qui paie, de la dignité ! Dehors les intérêts à sens unique des plus riches qui, avec l’aide de banques prédatrices, ne redistribuent pas les fruits du travail des autres et asujettissent les peuples par la dette illégitime ! À bas ces politicien.ne.s à leur service, ces médias qui soutiennent leur propagande et cette flicaille qui les protégent au lieu de nous protéger nous – nous qui payons leurs salaires à tous par impôts, taxes ou redevances ! Il est grand temps de reprendre la main sur ces « forces » fébriles de la désolation d’un vieux monde mourant pour créer l’avenir ensembles, si seulement le jaune comme le rouge et vert, les anciens comme les lycéens, les prolétaires comme les médians, les urbains comme les ruraux, les immigrés comme les autochtones, bref tous et toutes pouvaient enfin s’entendre face à cet ennemi commun, clair et prioritaire. L’acte V du samedi 15 décembre 2018 dira si cette union est en cours de réalisation …

cieux

Sources :
https://fr.wikipedia.org/w/index.php?search=présidence+macron+sarkozy+hollande
http://www.demagocratie.fr/index.php/edito/abstention-et-progression-du-fn.html
https://www.alternatives-economiques.fr/50-de-nucleaire-2035-fausse-promesse-de-macron/00087272
https://www.humanite.fr/environnement-rechauffement-climatique-deja-trop-tard-ou-encore-temps-658883
https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/photos/a.153593767280/10157855440862281/?type=1&theater
https://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/06/d-ubs-aux-panama-papers-une-decennie-de-scandales-financiers-et-ce-qu-ils-ont-change_4897177_4890278.html
https://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/05/balkany-cahuzac-guerini-les-affaires-francaises-passent-par-le-panama_4896207_4890278.html
https://www.capital.fr/economie-politique/president-des-riches-ce-que-revelent-les-comptes-de-campagne-de-macron-1318157
https://www.acrimed.org/Face-aux-gilets-jaunes-les-editorialistes-entre
https://www.acrimed.org/Panique-mediatique-face-aux-gilets-jaunes
https://desarmons.net/index.php/2018/12/03/1er-decembre-2018-encore-de-nombreux-blesses-graves-lors-de-la-manifestation-des-gilets-jaunes/
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/04/comparutions-immediates-de-gilets-jaunes-mais-comment-ca-se-fait-qu-on-n-a-pas-les-casseurs_5392318_1653578.html
https://www.lalsace.fr/actualite/2018/12/08/gilets-jaunes-la-situation-se-tend-a-paris