Le cœur du système aujourd’hui c’est Internet. Nous sommes entrés dans l’ère virale. C’est l’information qui gouverne. Les traders n’agissent que par la lecture des dépêches que Reuter et Bloomberg balancent. S’en suit toute l’organisation des sociétés modernes qui aujourd’hui gouvernent le monde.
Sauf que nous venons de percuter le mur de plein fouet avec plusieurs catastrophes à notre actif dont très récemment BP dans le Golfe du Mexique et Fukushima au Japon. Parallèlement le système financier a plongé provoquant des crises sociales considérables et révélant la fin des démocraties occidentales avec toujours les mêmes qui tirent profit de la situation.
L’idéal c’est un monde en phase avec la Nature et une société humaine en paix, équitable, et dans laquelle il n’y a pas de notion de pouvoir mais des valeurs et un sens citoyen tourné vers le collectif et respectueux de l’individu. Maintenant, je ne crois pas qu’on soit capable de théoriser la société idéale. Bon nombre s’y sont essayés et on attend encore l’Eldorado.
En revanche je crois qu’on peut définir une stratégie, un mode opératoire, et ainsi créer l’élan qui ira dans le bon sens : c’est-à-dire renouer avec l’éthique. C’est surtout un enjeu d’échange et d’éducation. Et l’éducation n’est pas réservée seulement aux enfants. Nous sommes leurs exemples et nous sommes responsables du monde qu’ils nous prêtent et de l’éducation justement que nous leur transmettons. Aussi, c’est aux générations actuelles, quelque soit leur âge, de se ré-éduquer.
Pour définir stratégie et mode opératoire observons : La Nature comme l’humanité expriment leurs beautés et leur résilience dans la biodiversité. Dès qu’on regarde cette biodiversité, on se rend compte que nous n’avons pas grand-chose à créer, simplement à bien choisir entre ce qu’il se fait déjà, comprendre pourquoi ça et ça nous parle et puis diffuser ces exemples avec les raisons de nos choix. La seule chose que nous avons à créer c’est l’outil et le réseau. Ce n’est pas rien, mais c’est certainement plus juste que de théoriser une énième fois des sociétés incluant sept milliards d’individus. Ces spéculations tendent à l’uniformisation et le principe créateur est ainsi biaisé dès le départ.
On a donc cette notion d’éthique qui est fondamentale pour imaginer le nouveau monde. Ethique et nouveau monde : nous avons logiquement choisit comme nom « Etika Mondo » qui signifie « Monde Ethique » en Esperanto. Comme nous nous adressons au monde entier, nous souhaitions un nom qui ait une résonance universelle. Evidemment, il reste annexé à l’alphabet latin. Mais là nous avons pour l’heure une frontière qu’on ne peut dépasser. Et il nous a semblé pertinent de faire ce choix car les autres humains non familiers avec l’alphabet latin auront, nous l’espérons, le plaisir de découvrir notre volonté d’harmonisation à un niveau international.
Etika Mondo se base sur trois principes fondateurs : l’Internet, l’Ethique, la Biodiversité.
1) L’INTERNET :
Le point de départ de toute décision reste l’information. Aussi nous sommes avant tout un média qui a pour objectif de faciliter les décisions qui vont dans le sens de la ré-harmonisation des activités humaines avec la Nature et d’un rééquilibrage de ces activités à l’échelle humaine. Un nouveau genre de média clairement à vocation pédagogique. Il nous semble en effet que ce champ soit saturé par beaucoup d’opportunistes et trop peu de personnes à la fois sincères et compétentes. Du moins, pour être exacte : les personnes sincères ne sont pas toujours compétentes, les personnes compétentes ne sont pas toujours sincères ou restent souvent ancrées dans un fonctionnement capitaliste, et les personnes qui ont les deux atouts du coup ne trouvent pas facilement un projet qui leur corresponde.
Nouveau média ok, mais notre objectif premier n’est pas la rédaction d’articles. Evidemment nous allons rédiger des articles, mais ce sera une conséquence de notre outil. Notre objectif premier est bien de créer un outil interactif d’information sur la géographie humaine afin de faciliter 1) l’inter-dynamisation des porteurs de projet et 2) les interactions entre consommateurs et producteurs en évitant tout intermédiaire.
1.a) Inter-dynamisation des porteurs de projet :
Imaginons par exemple : « Je suis un maraîcher dans le bassin méditerranéen et à cause du dérèglement climatique, mes cultures souffrent de la sécheresse. Je cherche des alternatives pour modifier mes techniques culturales. » Notre porteur de projet parcourt donc la carte d’Etika Mondo à la recherche d’autres maraichers porteurs de solutions innovantes en la matière. Ces solutions peuvent être innovantes à ces yeux alors qu’elles dateront parfois de la nuit des temps. Je pense notamment aux fabuleux systèmes d’irrigation péruviens. Mais la solution n’est pas nécessairement liée à l’eau. Elle peut se trouver dans l’utilisation du Bois Raméal Fragmenté et dans le choix des semences. Bien que pour le choix de semences, nous vivons actuellement quelques soucis sérieux. Nous aurons loisir d’y revenir ultérieurement. En tout cas, grâce à Etika Mondo, notre porteur de projet va pouvoir découvrir tout un tas de façons différentes de faire pour s’adapter à son nouveau contexte.
Autre exemple « Je veux monter une banque du temps (nouveau modèle des S.E.L – Systèmes d’Echanges Libres, genre de troc du temps) et je sais qu’avec la crise – ou plutôt le hold-up de la Troïka – la Grèce et l’Espagne sont riches d’innovations et d’expériences en la matière ». Idem, je regarde sur la carte ce qui existe comme initiatives et je prends alors contact avec des porteurs de projet.
Dans les deux cas, l’intéressé obtient la meilleure information possible car elle vient directement du terrain. Ce ne sont pas des interprétations voire des suppositions. Et non seulement l’information échangée est interactive, mais chacun peut aussi croiser cette information avec d’autres projets pour trouver les réponses les plus adaptées à ses enjeux.
La barrière de la langue aujourd’hui est modérée grâce à des outils comme Google Chrome en attendant de développer notre propre solution. Mais c’est comme Facebook et les fonctions « forum » et « chat ». Nous avançons à petits pas. Nous nous servons d’abord de l’existant avec ses limites et ses incohérences. Nous sommes des activistes, pas des magiciens.
Ce qui nous importe dans la démarche c’est que cette information, grâce à sa fonction d’exemples concrets d’alternatives, va permettre aux porteurs de projet de s’auto-dynamiser en toute indépendance. Aujourd’hui la plupart n’ont comme unique son de cloche la chambre d’agriculture, des métiers, ou du commerce et de l’industrie, qui peuvent être d’excellents relais, mais tout dépend de la politique décidée par ces organes et des techniciens qui les animent. Et au regard de l’actualité, on ne peut pas dire que pour l’heure nous puissions leur faire facilement confiance.
A suivre…