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Égypte : Politique, religion, armée (OFFERT !)

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L’Egypte, ou République arabe d’Égypte de son nom officiel, vient de sortir d’une longue période de dictature du régime de caste d’Hosni Moubarak. C’est maintenant un Régime présidentiel, dont le chef de l’Etat est le Maréchal Mohamed Hussein Tantaoui. En réalité, c’est toujours une dictature militaire, l’armée contrôlant toujours tous les rouages politiques et économiques du pays. Mais elle a permis une libéralisation du régime, avec notamment l’apparition du multipartisme. La révolte politique s’est transformée en révolte sociale après le départ de Moubarak, réclamant entre autres, la fin d’un Etat policier, plus de justice sociale, et la mise en place d’une démocratie. La révolte sociale réclame aussi une amélioration des conditions de travail, une augmentation des salaires, et plus de protections sociales. Enfin, elle dénonce le régime de corruption et de réseaux qui fut la norme sous le régime Moubarak.
Le 11 février 2011, à la suite d’une révolution de 18 jours, démissionnait le Président Hosni Moubarak, le pouvoir tombant alors entre les mains du Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA). Depuis, le pays est donc gouverné par l’armée, qui devrait passer le pouvoir au monde politique civil. Cette passation de pouvoir devrait être réalisée avant la fin 2012, selon les dire du pouvoir militaire en place. S’ouvre ainsi une période de transition, à la recherche d’un nouveau pouvoir, d’une nouvelle constitution, qui voit éclore toute une floraison de partis et de coalitions tentant d’accéder à la tête de l’Egypte. Il s’agit aussi de réinventer une nouvelle constitution, ce qui fut entrepris en mars 2012 par 50 parlementaires et 50 personnalités qui furent chargés de travailler à sa rédaction. Ce comité fut boycotté par les libéraux, et les salafistes, qui dénoncèrent la main mise des Frères musulmans sur le processus.
Le premier tour des élections présidentielles a eu lieu le 23 et 24 mai 2012, le second tour est prévu pour les 16 et 17 juin.

Le parlement :

Entre le 28 novembre 2011 et le 10 janvier 2012, en trois étapes, a été élu un parlement multi-partiste, approuvé par le CSFA. L’Egypte dispose maintenant d’un Parlement élu, qui bénéficie d’une réelle légitimité populaire. Sa composition est un melting-pot de partis politiques et religieux, recouvrant des alliances croisées entre droite, gauche, partis islamistes et coptes (chrétiens d’Egyptes) et laïcs. Les 498 députés de l’Assemblée du peuple sont élus aux deux tiers à la proportionnelle pour des listes présentées par les partis et, pour un tiers restant, sur un scrutin majoritaire à deux tours, concernant des candidats de partis et à des indépendants.
Le parlement égyptien comporte deux chambres. Ces deux chambres ont un pouvoir législatif, l’assemblée du Peuple (ou chambre basse dont les membres sont élus pour une durée de cinq ans au suffrage universel) et le conseil de la Shoura (conseil consultatif ou chambre haute, constituée des représentants des gouvernorats). Mais l’exécutif reste seul au main du président de la république, qui nomme comme en France un premier ministre dans le parti qui a le plus de sièges à l’assemblée.
Cette assemblée se compose, pour les plus gros partis de la manière suivante :
- Parti de la Liberté et de la Justice des Frères musulmans disposant de 222 sièges, ayant récolté 44.6 % des suffrages ;
- Parti de la Lumière, parti Salafiste, qui obtient 112 sièges, après avoir obtenu 22.5 % des voix ;
- Le Néo-Wafd, parti National-libéral, occupant 39 sièges et ayant glané 7.8 % des voix.
- Parti égyptien social-démocrate, représentant la tendance Social-démocrate avec 16 sièges et 3.2 % des voix ;
- Le Parti des Égyptiens libres, pour le Social-libéralisme, occupe 15 sièges après avoir recueilli 3.0 % des suffrages ;
- Le Parti de la construction et du développement, se réclamant d’un Islamisme radical, avec 13 sièges et 2.6 % des suffrages ;
- Le Parti du Centre nouveau, représentant un Islamisme modéré, qui a gagné 10 sièges avec 2.0 % des suffrages.
L’ancien PND (parti national démocratique) créé par le président Anouar el-Sadate qui remplaça l’Union socialiste arabe créée par Gamal Abdel Nasser, trop divisé, a pourtant gagné 19 sièges, mais n’a pas réussi à les réunir dans un front commun. C’est l’ancien parti du président Moubarak, dissous en avril 2011.

Les coalitions en présence :

Ce n’est pas moins d’une cinquantaine de partis qui se sont présentés aux élections législatives. Plusieurs tendances sont représentées, entre des partis religieux fondamentalistes ou modérés, des partis de gauche révolutionnaires, des parties de droite libérale, et des partis d’extrême droite, nationalistes ou religieux. Les partis politiques soustendus par des valeurs de l’Islam religieux forment quand même la majorité des tendances, se déroulant sur tout l’échiquier politique.

Ces coalitions se regroupent en cinq gros « blocs » :

Religieux de droite extrême, l’alliance islamiste, créé par le parti salafiste Al-Nour après une dissention avec le parti des Frères Musulmans, propose l’application de la charia, et une politique dure envers Israël. Il regroupe des partis salafistes, » Al-Fadila » et « Al-Asala », ainsi que le » Parti de la construction et du développement », organe officiel de la Gamaa Al-Islamiyya.
La Gamaa Al-Islamiyya est un groupe armé islamiste, dirigé par le cheikh Omar Abdel Rahman et qui pris la suite du Jihad islamique égyptien au début des années 1990 en s’attaquant à l’état. Il figure sur la liste des organisations terroristes aux Etats-Unis, du Canada et de l’Union Européenne. Il a rejoint la mouvance islamiste internationale d’al-Qaida. Cette union est fondée sur le salafisme qui est un mouvement sunnite (85 à 90% des musulmans), lequel prône un retour à l’islam des origines. Ses principes, fondés sur le Coran et la Sunna, représentent un mouvement fondamentaliste, soutenu par une mouvance traditionaliste et une mouvance djihadiste. Ils revendiquent la pratique de l’islam originel appliqué à toute la société.
Autre coalition de partis islamistes, de libéraux et de gauche, l’Alliance démocratique a vu le jour en juin 2011. Elle représente un regroupements de partis nés à la suite de la révolution égyptienne. Elle est majoritairement représentée par le Parti de la justice et de la Liberté des Frères musulmans, de Al-Karama et Al-Ghad.
Les Frères musulmans représentent une lutte non-violente contre les valeurs de l’occident, appuyée sur une renaissance d’un Etat islamique. Certains groupes comme Gamaa Al-Islamiyya et le Hamas sont issus de cette mouvance, mais ont abandonné l’aspect non violent. Les FM sont très hostiles aux pays Arabes laïcs, et luttent contre Israël depuis la création du mouvement. Cette organisation ne bénéficie pas d’une stucture très organisée, mais est plutôt hétérogène, très instable et regroupe de nombreuses branches. C’est en fait une tendance religieuse fondamentaliste qui cherche à s’affirmer et croître grâce à une représentation politique au sein de gouvernements des pays arabes. Ils sont foncièrement contre la notion de démocratie, et prônent que la vie publique doit être régie par les règles d’un islam originel. Ils disposent de réseaux puissants qui s’appuient sur des actions caritatives, d’éducation et de santé.
- La tendance droite-libérale est représentée par le Bloc égyptien, tendance née en 2011 d’une action d’un grand patron des télécommunications, Naguib Sawaris. Bien qu’il soit copte, il prône la reconnaissance de l’islam comme religion d’Etat, mais il recommande la séparation de la religion et de l’Etat. Il soutient une économie libérale, et veut imposer un Etat fort. Il préconise une égalité en droit de tous les citoyens, quelle que soit leur confession religieuse. Dans cette coalition, on retrouve le Parti social-démocrate et Al-Tagammu, pourtant colorés à gauche.
- Pour représenter la gauche, l’Alliance pour l’achèvement de la révolution regroupe plusieurs tendances marxistes ou socialiste (Parti Egalité et développement, Alliance populaire socialiste, Parti socialiste égyptien), ainsi que d’anciens du NPD (parti de l’alliance égyptienne), un parti salafiste (Al-Tayyar), et un parti de centre libéral (Parti égyptien de la liberté). Ce bloc fondé en 2011 par un intellectuel, milite pour un libéralisme à forte coloration sociale. Il n’écarte pas une coopération avec les islamistes bien que défendant la laïcité, et milite pour la mise en place d’un Etat civil, et non religieux.

Le découpage politique :

Ces coalitions, comme on a pu le voir, sont transversales aux idéaux politiques et religieux. Cependant, on peut définir six grandes familles politiques en Egypte, qui regroupent la cinquantaine de partis un minimum représentatifs des opinions du peuple.
- Le bloc de gauche et d’extrême gauche regroupe des partis de toutes les tendances de la gauche classique de centre gauche, jusqu’à l’extême gauche. La « Coalition de la jeunesse révolutionnaire », les « gardes révolutionnaires », le « parti constitutionnel libre », le « parti nassérien »… Ils sont en tout une bonne dizaine à se partager toutes les valeurs du marxisme traditionnel au socialisme de centre-gauche. Il représentent moins de 10% du total des votes, mais ils ont le mérite d’exister dans cette démocratie naissante. Mais certains partis regroupent des militants de toutes tendances qui s’unissent plus contre le pouvoir de l’armée que pour partager un idéal politique. Ansi on trouve des Frères musulmans unis avec des militants d’extrême gauche et des militants indépendants dans la « Coalition de la jeunesse révolutionnaire ».
- Le courant libéral, du centre droit et de droite regroupe une petite dizaine de partis. Du centriste « Parti égyptien de la liberté, au droitiste « Front démocratique », le « Parti des egyptiens libres » rallie aussi Al-Ghad, parti de centre-droit.
- Le courant islamiste regroupe lui, au « centre » politique jusqu’à la droite plus dure, des partis islamistes modérés (Al-Tayyar), des partis plus radicaux (Parti de la justice et de la liberté des Frères musulmans), jusqu’au plus droitier « Révolution égyptienne » et « Parti de la révolution égyptienne ». Les avis divergent au sein de ce bloc religieux entre la création d’un Etat qui respecte les valeurs islamiques sans appliquer la charia (Al-Tayyar), jusqu’aux partis qui veulent imposer la charia et un islam pur et originel (les « Frères musulmans »). Les plus représentatifs de ces partis représentent une tendance politique de centre-droit.
- Les Centristes purs, sont représentés parle Al-Adl, l’ »Egyptian Alliance Party », « Paix démocratique », « Droits de l’homme et citoyenneté », et le « Parti de la civilisation ». Une majorité des partis centristes sont favorables à un Etat islamiste cependant, et loins des valeurs laïques. Ces partis centristes veulent offrir une troisième voie entre le bloc islamiste et les partis libéraux.
- Le bloc salafiste dur de droite et d’extrême droite regroupe autour du parti « Al-Nour », les partis « Al-Fadila » et « Al-Asala ». Ils prônent une politique de droite et un Etat religieux avec l’Islam comme religion d’Etat.
- A l’extrême droite, se trouvent les anciens du parti national démocratique, regroupant une quirielle de petits partis explosés issus du NPD. Ils sont partisans du Conseil Suprême des Forces Armées, pour qu’il maintienne la paix et la cohésion sociale du pays. Ce bloc regroupe entre autres le « Parti Al-Wafd », les anciens du « Parti national démocratique », l’ancien secrétaire de la Ligue arabe et candidat à la présidentielle Amr Moussa, et le candidat à la présidentielle Mohamed Selim Al-Awa.

Présidentielles – Les forces en présence :

La situation est assez confuse, entre le désir de démocratie, le poids de la culture religieuse, le besoin de sécurité, et les aspirations sociales à un mieux vivre. Il n’est pas simple de tout synthétiser dans un seul parti, et la situation semble plutôt se diriger vers « Tout sauf l’armée » contre « Tout sauf l’islamisation ». Le choix s’oriente vers un vote « contre » plutôt que vers un vote « pour ». La situation électorale à laquelle est confronté le peuple égyptien, est avoir à choisir entre un suppôt de l’ancien régime, aux ordres de l’armée, Shafik en l’occurence, et une pâle figure des Frères musulmans, un islamiste du nom de Morsi. Les populations qui ont mené la révolution ont le sentiment qu’on la leur a volée, et se trouvent à choisir entre la peste et le choléra, ou l’abstention.
La partie de la population qui a voté pour Shafiq, est en partie copte, et elle craint l’arrivée d’islamistes au pouvoir. Une autre partie a peur d’un pays instable, sans sécurité, qui n’est pas favorable au tourisme grande source de revenus, et ils voient dans l’armée la possibilité d’avoir un pouvoir fort contre les débordements civils et l’islamisme terroriste. D’autre part, quel que soit le président élu, il devra composer avec les Etats-Unis qui apportent technologie militaire et aide financière (2 milliards de dollars par an), ces derniers ayant déjà dans plusieurs pays de très bonnes relations avec les Frères musulmans.
En effet, le Candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi, qui représente la principale force politique, le « Parti de la justice et de la liberté », et qui a quasiment raflé la moitié des sièges de députés, a obtenu 5,76 millions de voix. Mais une partie de la population ne veut pas d’un pays gouverné par la charia, surtout dans ce qu’elle a d’archaïque. Une partie de la population, si elle n’est pas complètement ouverte au monde occidental, n’en demeure pas moins ouverte à la modernité, à la démocratie, valeurs qui ne sont pas foncièrement portées par le bloc islamiste dont on a parlé. Cependant, la dictature militaire de Moubarak a laissé aux mains des islamistes des Frères musulmans et des salafistes les actions sociales, caritatives, l’éducation, l’aide sociale, la santé, ce qui les a implanté dans les quartiers pauvres et les campagnes. De plus, la propagande politique des partis religieux se faisant en sous-main de toutes les actions sociales a profondément marqué la population, essentiellement musulmane. Pour l’instant, ces deux courants (islamiste et salafiste) religieux ne tiennent pas un discours imposant des règles de charia très strictes, à la fois pour ne pas faire peur aux électeurs, et d’autre part pour ne pas effrayer les puissances étrangères. Mais dans leurs rangs, des voix s’élèvent pour une application stricte des principes de la charia, pour un Etat islamique, installant une confusion toujours plus grande. Les Salafistes ayant pour objectifs d’imposer les règles de la charia à toute la société égyptienne, se confrontent aux islamistes qui eux, ne veulent qu’islamiser les institutions et les lois.
L’armée quand à elle, représente un Etat dans l’Etat, une économie parallèle, qui a des relations privilégiées avec l’Occident, les Etats-Unis surtout en ce qui concerne l’armement, et n’est pas prête à lacher le pouvoir sans garantir ses arrières. C’est elle qui est réellement au pouvoir depuis bien longtemps (60 ans), et la passation ne se fera pas sans négociations à son avantage. Trois entités regroupent les participations des militaires dans l’économie nationale. L’organisation arabe pour l’industrialisation envoie une grande partie de ses biens de consommation en direction des civils. Le ministère de la production militaire destine en réalité une bonne partie de sa production en direction des civils. Enfin, le service national pour l’organisation de projets se ramifie en quinze entreprises et entités agricoles qui développent sur tous les domaines de la consommation des biens de consommation destinés au public. L’armée contrôle aussi toutes les entreprises nationalisées par Nasser et regroupées en holding par Moubarak. Ces entreprises gérées par des généraux en retraite devaient être privatisées à terme, mais ce processus a été stoppé net par la révoltion égyptienne. C’est enfin l’armée qui gère le canal de Suez. Selon les sources, très difficiles à obtenir, les seuls bénéfices de l’armée se situeraient entre 750 Millions de dollars et 5 milliards de dollars par an, opacité due au manque de contrôle des activités économiques des militaires. Quel que soit le nouveau régime, il sera difficile de retirer cette manne opaque des mains de l’armée. Et pour ce qui concerne le contrôle, l’audit possible de ces activités, il se ferait par un membre des Frères musulmans, qui se révèle être un général à la retraite. Quel que soit le président élu, il tentera de poursuivre les privatisations amorcées sous Moubarak, mais il ne pourra s’attaquer aux secteurs gérés par les généraux, y imposer des contrôles et de la transparence. On se dirigerait vers une gestion économique où
une grande partie de l’activité serait invisible, et dont les flux financiers échapperaient à la gestion nationale. Ahmed Chafik, second au premier tour des élections présidentielles, est présenté comme le candidat du Conseil suprême des forces armées et entretient de bons rapports avec le maréchal Mohammed Hussein Tantaoui, l’actuel président.
Le candidat nassérien Hamdin Sabahi, qui a occupé la troisième place au premier tour de la présidentielle égyptienne, est le créateur du parti de gauche Al-Kalama, de tendance socialiste. Il passe un peu pour le Robin des Bois égyptien, et a les faveurs des étudiants, des jeunes révolutionnaires, des intellectuels et d’une partie du monde des campagnes. C’est le candidat du changement laïque. Dans son programme, le candidat nassériste promettait une augmentation des petits salaires de 60% en taxant les plus riches. Il a bien failli passer devant Shafiq, mais la campagne n’a pas été assez longue pour lui permettre de remonter. Il faudra sans doute s’attendre à le voir actif sur la scène politique égyptienne dans quelques temps.

Egypte – société en devenir :

Pour nous, pays démocratiques de nom (on sait par expérience à quoi s’attendre des démocraties électives d’Occident en ce qui concerne le bien des peuples), on aimerait voir des pays qui ont quitté un régime autocratique ou dictatorial entrer dans le processus démocratique. C’est oublier que la culture politique, déjà bien piètre dans nos sociétés, est une nouveauté pour ces peuples dont une partie non négligeable n’a jamais voté. Le modèle occidental, dans la façon dont il est décrit par les médias et les groupes religieux, n’est pas forcément pour eux le modèle à suivre, surtout quand ils voient le comportement des Etats-Unis, de l’Europe, pour ce qui concerne les spoliations économiques, les comportements néo-coloniaux, l’exploitation qu’ils font de la pauvreté dans les pays émergents, et la façon dont ils crèent, soutiennent, et lâchent des dictatures à leur profit. Le processus démocratique ne s’est pas installé sans violence dans nos sociétés, sans bains de sang, et il n’est d’ailleurs pas finalisé en ce qui nous concerne. Laissons donc ces peuples vivre leurs chemins, qui d’ailleurs divergent si on observe les lendemains des révolutions tunisiennes, ou lybiennes. C’est en confrontant leurs choix gouvernementaux qu’ils verront, lors des élections, quels sont les choix à faire. Et si cela n’est pas suffisant, comme hier, ils descendront dans la rue, à nouveau, comme nous l’avons fait et le referons encore, pour petit à petit, instaurer plus de démocratie, de justice et de liberté. Pour tous, nous compris, le plus long chemin reste à faire, et nous n’avons d’exemple à donner à personne, sauf à aider les peuples à avoir accès à la communication, la culture, la santé, la paix, quand ils le demandent.
Aujourd’hui, grâce aux moyens de communication modernes, l’information passe, est transmise, et c’est ce média qu’il nous faut aussi défendre car il peut servir de lien entre les peuples qui se révoltent contre le capitalisme, l’obscurantisme religieux, ou le dictât  d’autocraties dictatoriales.