Les marcheurs du MNCP entrevoient l’Elysée !
Samedi 6 juillet, les marcheurs du Mouvement National des Chômeurs et Précaires boucleront une marche entamée à la Réunion le 10 juin par une dernière parade dans les rues parisiennes. Tout au long de leur périple, Actualutte a suivi avec attention l’évolution des colonnes, et tel des révolutionnaires en marche, voici les dernières nouvelles qui nous sont parvenues ce soir.
Les chants des marcheurs ont résonné dans les villes du Centre et de l’Auvergne, et si aucun chômeur n’était représenté lors de la Conférence Sociale pour l’emploi (incroyable non ?), ceux du MNCP continue d’agiter les villes et leurs quelques maires PS pas toujours très promptes à se laisser bercer par la musicalité des revendications.
Parmi ces villes, il y a eu Clermont-Ferrand où les marcheurs se sont rassemblés sur la Place de Jaude et où ils ont réalisé un petit jeu en compagnie des militants de l’association locale Chom’Actif. Le principe est simple : tourner la roue de la malchance et découvrir ce que le hasard réserve aux chômeurs. C’est aussi dans la capitale du Puy-de-Dôme que les marcheurs du MNCP ont croisé la route une première fois des salariés de Michelin dont une des usines a récemment annoncé un plan de licenciement massif. L’occasion d’une convergence des luttes trop rares entre chômeurs et salariés.
Après une halte salvatrice dans la belle petite Auberge de Jeunesse de Vierzon, les marcheurs ont repris la route en direction du nord-ouest de la région Centre. A Joué-les-Tours, les camarades ont retrouvé une seconde fois les employés de Michelin menacé par les licenciements. « Un moment encore très fort, très émouvant » pour Virginie, qui voit en cette opération, l’occasion de démontrer, plus que jamais, que la solidarité entre toutes et tous est l’élément essentiel à un renouveau social. Les salariés de Michelin sont, selon notre interlocutrice, les premières victimes de masse de l’ANI (accord national interprofessionnel).
A Vendôme, ce lundi soir, des débats ont eu lieu et de nouveau les mêmes messages diffusés à l’attention des personnes présentes : oui, le chômage brise, il isole et affaiblit. Dans ces prises de parole où tout le monde a sa place, les quelques élus présents n’ont qu’à tendre l’oreille pour comprendre une réalité qui leur échappe trop souvent.
L’occasion nous a aussi été de donner de discuter avec une marcheuse, Patrica, 54 ans de Montpellier, qui est donc là depuis les premiers hectomètres. Pour cette ancienne secrétaire, le chômage est une spirale infernale, à laquelle les pouvoirs publics n’ont jamais été capable de mettre fin. En atteste les formations réalisées par la quinquagénaire qui n’ont jamais débouché sur une reprise d’emploi stable.
Le constat est douloureux : les compétences ne suffisent plus face à un nombre de candidats en perpétuel augmentation et le moindre poste proposé à des conditions décentes attisent toutes les convoitises. Difficile, selon elle, d’émerger parmi cette foule.
Après un stage au MNCP, cette montpelliéraine a continué le combat et s’est engagé cœur et âme dans cette marche dynamisante, exaltante. Elle apprécie plus que tout de pouvoir « rencontrer de vrais êtres humains », loin de toutes les procédures administratives, véritables parcours du combattant pour quiconque fait un jour face à la précarité.
Les questions soulevées par Patricia reflètent l’incompréhension générale: pourquoi le RSA maintient-il seulement sous perfusion au lieu d’être une aide réelle pour un retour vers l’emploi ? Pourquoi les grandes confédérations syndicales sont-elles si souvent absentes dans les combats des chômeurs ?
En attendant d’hypothétiques réponses, nous retrouverons les marcheurs du MNCP dès ce samedi à Paris, le rendez-vous est donné pour 10h au métro Porte de Clichy, sur la ligne 13, avant une dernière parade !
Retrouvez l’intégralité des informations sur les marcheurs du MNCP au lien suivant: http://marchechomeurs2013.org/