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Le Brésil sous haute tension

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Alors que le pays s’apprête à accueillir la prochaine Coupe du Monde de football en 2014 ainsi que les Jeux Olympiques deux ans plus tard, les tensions sociales s’accroissent dans les rues brésiliennes.

Ce samedi, environ 2000 personnes se sont regroupées à Brasilia pour protester peu de temps avant le début du match d’ouverture de la Coupe des Confédérations. En cause : les budgets faramineux consacrés à la construction des infrastructures nécessaires pour l’accueil du futur évènement mondial, alors que parallèlement, le gouffre entre les classes aisées et celles plus défavorisées ne cessent de se creuser. Les manifestants ont ainsi réclamé des réponses quant à l’utilisation des 500 millions d’euros prévus pour la construction d’un stade dans la capitale, somme, qui, de fait n’a pas été utilisée pour lutter efficacement contre la pauvreté.

Plus globalement, ces protestations s’inscrivent dans une lutte plus large contre ce que la fièvre du football a provoqué : « nettoyage » des favelas par l’armée, corruption généralisée dans le monde du foot, déplacement de population, soit autant de phénomènes crisogènes qui ne favorisent pas un rapprochement entre des sportifs devenus icônes publicitaires et une partie importante de la population qui souffre toujours d’une pauvreté maximale.

Selon plusieurs correspondants sur place, des violences auraient éclatés entre la police et les manifestants, aggravant le spectre d’une répression brutale envers toute personne qui protesterait au cours des évènements sportifs.

Cette situation n’est cependant pas nouvelle : en Afrique du Sud, il y a maintenant trois ans, les conditions d’organisation de la Coupe du Monde étaient similaires. Au Brésil, alors que l’évènement ne commencera que dans un an, force est de constater que la festivité participe aux renforcements des inégalités, bien loin des principes du sport.