La jeunesse Tunisienne s’empare du Harlem Shake pour défendre sa liberté d’expression
Alors que dans le monde entier, des milliers de jeunes ont repris la séquence vidéo de quelques étudiants déguisés qui se trémoussent sur une musique électro, la Tunisie est secouée par ce phénomène dont la jeunesse s’est emparée pour défendre la liberté d’expression.
A l’origine, la tenue d’un Harlem Shake dans un lycée de Tunis. Le ministère de l’Education à Tunis l’avait dénoncé parlant de « dépassements du point de vue moral » et d’un « déguisement indécent ». La réaction jugée disproportionnée par les jeunes à été suivie d’une multiplication des Harlem Shake lesquels ont été troublés par des heurts avec des étudiants salafistes, notamment dans les universités.
Le Harlem Shake est ainsi devenue une affaire politique, la jeunesse Tunisienne s’en emparant pour défendre sa liberté d’expression et sa créativité. Un important rassemblement pour danser le Harlem Shake a été organisé le vendredi 1 er mars devant le ministère de l’Education à Tunis. Les organisatrices rappelaient que le but du rassemblement « pacifique et souriante » était de n’« offenser personne mais défendre leur droit à l’expression et à la joie ».
Retrouvez ci dessous l’appel de la Jeunesse Tunisienne Libre :
Liberté – Jeunesse – Création – Vie – Rêve
Ouverte sur le monde moderne, la jeunesse tunisienne, force vive de notre pays, a décidé de danser le Harlem Shake comme des millions de jeunes à travers la planète. Suite à la diffusion sur le web de la vidéo réalisée par les lycéens du Père Blanc (Menzah), le ministre de l’éducation a ordonné une enquête disciplinaire à l’encontre des jeunes, de la directrice et du corps enseignant. L’idée spontanée d’une manifestation devant le ministère a émergé en soutien aux évènements du Lycée Pères Blancs et à trouvé un écho important sur les réseaux sociaux. A l’heure ou nous rédigeons ce communiqué, l’évènement « Harlem Shake devant le Ministère de l’Education » qui aura lieu demain, vendredi 1er mars 2013 à 15 heures, compte plus de 9500 inscrits sur Facebook. Nous regrettons les mesures disciplinaires du Ministre de l’Education et nous revendiquons notre droit fondamental de manifester. Nous soutenons cette jeunesse consciente et impliquée, créative et douée, progressiste, moderne, dotée d’un fort sens de civisme. A travers cet évènement, nous ne souhaitons offenser ou provoquer personne. Nous invitons tous les compatriotes à nous rejoindre afin de défendre pacifiquement notre droit à la création, à l’expression et à la joie. Notre démarche est citoyenne, responsable et s’inscrit dans la liberté d’expression d’une société démocratique, progressiste et ouverte au Monde. Nous militons pour le bien vivre ensemble, dans le respect de la liberté de chacun. Dans ce pays que nous aimons tous et qui est la Tunisie. La jeunesse tunisienne libre.