Fin de la TV publique Grecque : Entre « coup d’Etat » et grève générale
Au lendemain de la fermeture de la télévision publique Grecque, la consternation ne retombe pas. Syndicats et politiciens parlent d’un coup d’Etat. Une grève générale de 24 heures est organisée jeudi, pour ceux qui disposent encore d’un travail..
Mardi, la décision a été brutale. « La diffusion de ERT s’arrêtera après la fin des programmes ce soir », déclarait le porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou lors d’une conférence la presse. Le soir même vers 22h40, tous les émetteurs d’ERT ont cessé de fonctionner. Le Ministère de l’économie déclarait au même moment dans un communiqué que « la société ERT n’existe plus. Désormais, et en attendant la mise en place de la nouvelle structure, son successeur n’est autre que le ministère de l’Économie. » En quelques heures, la vie des 2800 salariés de RTE et plus globalement le quotidien des Grecs a basculé.
“Cette manière dictatoriale d’exercer la politique, c’est à dire fermer par décret la radiotélévision publique ne s’était pas encore pratiquée dans aucun État démocratique. Nous sommes alors dans une dictature. Il va falloir que nous arrachions alors tous ensemble et une fois de plus, le drapeau allemand qui flotte sur l’Acropole”. a réagit ému, Manolis Glezos, député de SYRIZA. Pour Alexis Tsipras, chef de Syriza, “C’est une exigence de la Troïka, c’est elle qui réclame ce sacrifice humain. Il s’agit d’une forme de décret royal… On décide et on ordonne comme du temps de la dictature. Désormais, la désinformation et la désinformation seule régnera sur le pays. Je dis ceci à destination des deux autres formations qui participent au gouvernement, le PASOK et la Gauche démocratique: changez de cap ce soir. Je dis ceci à Antonis Samaras, il faut faire marche arrière. Ils n’oseront pas interrompre la diffusion, c’est un acte contre la démocratie, tel est notre avertissement”. Depuis, les locaux de RTE sont occupés par ses salariés, surveillés par les CRS. “Il ne faut pas quitter les lieux, il faut que nous restions bien unis” estiment des journalistes sur place.
Les syndicats appellent à la grève générale jeudi
Les syndicats du public et du privé GSEE et Adedy ont lancé ce mercredi un appel à une grève générale de 24 heures jeudi ainsi qu’à un grand rassemblement devant le siège de la radiotélévision publique ERT à Athènes. La GSEE qualifie la décision du gouvernement de « coup d’Etat » et dénonce « la persistance du gouvernement à prendre des décisions antidémocratiques extrêmes ». Le syndicat des journalistes grecs entré en grève mercredi a indiqué qu’il poursuivrait son mouvement jeudi.
En France, des rassemblements de solidarité sont organisés ce soir à Paris ainsi qu’à Lyon.
Paris : 18h30 devant l’Ambassade Grecque à Paris, métro Kleber, 17 Rue Auguste Vacquerie, 75016, Paris.
Lyon : 18h devant l’opéras.
Source des déclarations : Greek Crisis, partenaire d’Actualutte.