La Fenêtred’Overton, Julie Graziani et l’ Union des Droites de Marion Marechal
L’extrême droite néo -fascisante, affectueusement nommée « populiste » par les médias, utilise une stratégie bien particulière pour faire entendre l’inacceptable dans l’espace public via diverses personnalités identifiables.
Joseph P. Overton
Les porte-voix utiles de cette construction idéologique sont entre autres : Eric Zemmour, Robert Ménard et son épouse, Gilbert Collard, Nicolas Bay, Pascal Praud, Éric Brunet, Charlotte d’Ornellas, et bien d’autres… dont tout récemment Julie Graziani. Cette dernière était chroniqueuse à LCI jusqu’à sa diatribe lamentable mais aussi éditorialiste à l’Incorrect – magazine porte étendard de Marion Maréchal – et membre actif de la Manif pour Tous.
Parce que ce que d’aucuns appellent des « dérapages » sont en réalité des banderilles plantées dans l’espace public – c’est à dire surtout les chaînes d’info en continu sur les plateaux desquelles ils campent – et les réseaux sociaux. Cette technique est connue sous le nom de « fenêtre d’Overton » du nom d’un juriste lobbyiste conservateur américain du XXème siècle.
C’est la théorie de la « fenêtre » de ce qui est acceptable d’entendre dans l’espace public – télévision, radio, presse, réseaux sociaux – au niveau politique, moral ou éthique. Les propos tenus dont les contenus sortent de cette fenêtre sont considérés comme inacceptables par l’opinion publique.
Pour illustrer ce concept, prenons deux exemples :
- A longueur de chaîne d’infos continues, on tourne en boucle sur des tirs à balles réelles sur les manifestants à Hong-Kong, en Irak, au Chili… et soudain, Zineb El Rhazoui invitée sur le plateau de LCI dégaine cet argument inacceptable : « il faut que la police tire à balles réelles lors des violences urbaines ». Finalement, pensera l’auditeur moyen, non seulement chez nous on ne tire pas à balles réelles, il n’y a pas de morts, et ce que dit cette ex-chroniqueuse de Charlie-Hebdo n’est pas entendable. Voilà qui relativise du coup l’emploi des LBD ou des grenades d’encerclement lors de manifestations, tandis que les plus autoritaires peuvent sous-entendre qu’en France le gouvernement Macron est trop « mou » par rapport à d’autres (Chine, Russie, etc).
- En 2004, dans sa frénésie de réformes impopulaires, J.P. Raffarin fait face à une contestation de son projet d’étalement de la hausse du SMIC qui fragilise les couches sociales déjà précaires. Il surenchérit alors en évoquant en plus un allègement de l’ISF et une amnistie fiscale … une fois l’ire provoquée chez ses opposants, il fait machine arrière sur l’ISF et l’amnistie mais pour mieux maintenir ses directives sur le SMIC !
Beaucoup nomment ces propos des dérapages. En réalité, ils n’en sont pas. Ils sont sciemment proférés dans l’espace public, sachant qu’ils sortent de cette fenêtre d’Overton, ou fenêtre de l’acceptable. Et à force de marteler de tels propos, non seulement ceux qui étaient à la limite de l’acceptable se retrouvent recentrés dans une zone moins critique, mais le matraquage permet à une assertion de passer du statut d’inacceptable au statut d’extrême ou radical, puis de minoritaire, ensuite d’incorrect, etc …
L’objectif d’un certain nombre de chroniqueurs qu’on croirait simplement entendre déraper est d’installer dans le brouhaha médiatique des marqueurs hors-champ de l’acceptable afin de faire passer des idées ou
propositions qui deviennent modérées par comparaison, et dans le même temps de banaliser des idées pires encore !
Cette technique de « dédiabolisation » a été mise en place et largement rodée par Marine Lepen, et portée à un stade supérieur par Marion Maréchal qui rêve d’une union des droites allant du bleu au brun. Notons quand même que ceci n’est pas l’apanage du RN et qu’elle est utilisée à des niveaux différents et avec plus ou moins de subtilité au niveau sociétal, idéologique ou politique.
source de clic :
https://www.youtube.com/watch?v=ldWRpySM1CM