Tiens, voilà du Sarko
Les dernières sorties de Sarkozy dans les médias concernaient surtout ses démêlés judiciaires innombrables. C’est probablement pour cela, ainsi que par la démagogie de faire « moderne », qu’il annonce son retour via facebook. Et le texte en question ne peut que laisser sceptique.
Il y dit avoir pris « le recul indispensable » pour « mesurer la vanité de certains sentiments » (parle-t-il des siens ?) et, depuis le temps, avoir « pu échanger avec les Français » alors qu’on l’a surtout vu échanger avec les juges et les médias, ou donner des conférences privées – moyennant une rétribution qu’un millier de smicards réunis auraient pu se partager. Il y dit aussi avoir mesuré « le rejet, la colère à l’endroit du pouvoir », semblant oublier là que son mandat a largement contribué, tout comme celui de Hollande à ce « désarroi » populaire.
Sarkosy y regrette également que les gens fassent « comme si tout se valait » en politique quand, justement, l’UMP fait blocus à tout autre vision que le néo – « libéralisme » économique qui n’est que le cache-sexe du capitalisme le plus débridé (et la liberté des plus nantis, uniquement !) ; il faut dire qu’à ce jeu de vision unique, le PS version Valls est un sparing partner idéal pour une remise en question zéro. Pourtant, il considère que cela « oblige à nous réinventer profondément » au moment même où son retour et les candidatures de Juppé ou Fillon bouchent l’émergence de tout « nouveau choix politique » provenant de leur camp …
Bel euphémisme, il évoque ensuite « la persistance de divisions si dérisoires au sein de l’opposition » … comme si il n’y avait pas, avant tout, les affaires, les fraudes, l’argent, le mensonge au coeur du problème de l’ex-droite majoritaire (bien qu’elle ne soit pas seule dans ce cas) ! « J’aime trop la France », dit-il et l’on s’interroge alors : pourquoi l’avoir traitée ainsi, par le mensonge, par la division, par la trahison ? C’est à dire pas mieux qu’Hollande et le PS avec sa politique antisociale, ni que le FN qui, chaque jour, démontre sa corruption et son amateurisme.
Sarkoszy parle aussi du « message culturel » et d’un « héritage » bien français. Voilà une chose étrange pour un descendant d’immigré dont le gouvernement n’aura eu de cesse d’agiter les problématiques clivantes et racialisantes sur le voile ou l’identité nationale (tout comme un certain 1er ministre également descendant d’immigré, cette fois sur les rroms) au lieu d’actualiser une nouvelle conception réaliste de la France, désormais riche de sa diversité ethno-culturelle autant que de sa tradition séculaire !
« On ne fait rien de grand sans l’unité de la nation », affirme-t-il alors qu’il a tout fait pour la diviser !
« On ne fait rien de grand sans espérance », clame-t-il quand il n’a fait que désespérer son peuple.
Alors que chacun puisse profondément douter « de la sincérité de [s]on engagement au service de la France » puisqu’il a déjà prouvé qu’il n’en était rien. Il se donne 3 mois pour fixer le cadre d’un large rassemblement dont les gens ne devraient rien espérer de sérieux, si ce n’est par rejet des autres « solutions » politiques issues de la décrépitude de notre système politique français, qui à l’image du retour de Sarko l’omniprésident karchérisateur, tourne en boucle comme un 33 tours en fin de course.
Illustration : Guy Masavi