Accueil DEMAGOCRATIE « Lutte des classes » VS « du pain et des jeux »

« Lutte des classes » VS « du pain et des jeux »

Désespérance … lutte des classes, revendications, militantisme, information, lutte sociale … paroles, paroles, paroles …

Comme déjà expliqué dans un autre article ici-même, le capitalisme moderne, à travers l’ultra-libéralisme, a réussi à imposer ses « vérités » fondamentales ou les a faites accepter comme telles : la mondialisation, la finance internationale, les agences de notation, l’individualisme forcené. Mais qu’en est-il de l’opposition des peuples à ces faux-semblants et autres évidences pipées auxquelles on veut nous faire adhérer sans réserve, sous peine d’être taxé d’idéalisme, d’utopie ou d’anarchie voire de terrorisme ? Comment résistons-nous à cette descente aux enfers du libéralisme ?

Tentons d’analyser la réaction du peuple français face à quelques situations témoins pour mieux comprendre …

Le gouvernement casse une des plus grande avancée sociale du front populaire, gagnée au prix du sang : les retraites par répartition. Ceci, alors qu’il existait de nombreux moyens d’alimenter ces caisses de retraite de façon normale :
- empêcher les fuites de capitaux par ceux voulant gruger le fisc de façon illégale ou en contournant les lois.
- obliger les entreprises à payer leur dû, comme les PME, en les imposant de 33% à l’identique.
- réduire les niches fiscales qui favorisent trop les très grosses entreprises.
- imposer les revenus non issus du travail, c’est à dire, entre autres, de la bourse et de la spéculation.
On trouvera « seulement » trois millions de personnes dans la rue en semaine, et un peu moins lors de manifestations le samedi, permettant pourtant aux travailleurs de ne pas perdre de jours de travail et donc garder leur salaire en intégralité.

Après la crise financière qui a plongé dans le monde les classes ouvrières et moyennes dans un marasme économique et social, c’est le grand retour des bénéfices monstrueux, des salaires à cinq ou six zéros et des bonus excessifs.
Pourtant nicolas sarkosy l’avait dit, les banques n’avaient qu’à bien se tenir, les bonus c’était fini, les parachutes dorés, les retraites chapeaux faramineuses, les paradis fiscaux, tout cela devait être derrière nous.
On allait « moraliser » le monde de la finance et -in extenso- le capitalisme, remettre l’homme au centre des préocupations, ) et redonner au profit un rôle subalterne.
Finalement rien n’aura changé, la situation a même empiré en terme de transparence.
Toujours pas de réaction de ces mêmes classes ouvrières et moyennes….

Dans l’affaire Tapie, le gouvernement octroie de façon quasi illégale, déjà sous DSK quand il était aux finances, jusqu’à sarkozy et Lagarde, un total de 285 millions d’euros dont 45 millions de dommages et intérêts, chose encore jamais vue dans le monde judiciaire.
En 1999 DSK alors ministre des finances, décide d’étendre la liste «des actifs pourris» du Crédit Lyonnais, qui seront gérés par le Consortium de réalisation (organisme public chargé de purger le passif du Crédit Lyonnais) à Adidas. Bernard Tapie étant en conflit avec le Crédit Lyonnais, il aura comme interlocuteur direct l’état (donc nos impôts).
C’est cette décision qui a permis à Mme Lagarde, après un curieux bricolage, de finalement verser cette somme incroyable à Mr Tapie.
Pas plus de réaction de ces mêmes classes ouvrières et moyennes….

Le gouvernement décide de supprimer le bouclier fiscal, et réforme du même coup l’ISF. Cadeau fait aux plus grosses fortunes en passant.
Cela fera passer les recettes fiscales de l’État sur cet impôt de 4,1 à 1,8 milliards, soit une perte de 2,3 milliards. Cela permettra aussi à sortir du barème de l’ISF plus de 560000 foyers. Pour certains, l’impôt sera réduit de moitié, voire divisé par trois (pour les plus hautes tranches).
Pour les autres, toujours pareil, impôts plein pot, TVA toujours au même taux sur tous les produits de consommation courante, augmentation des prix à cause de la crise et surtout de la spéculation sur les matières premières agricoles et énergétiques.
On crois rêver en observant encore aucune espèce de réaction de ces mêmes classes ouvrières et moyennes….

Les spéculateurs font chuter le prix du pétrole, de peur de perdre les profits qu’ils ont créé par l’intermédiaire d’une bulle spéculative sur le pétrole. Tout cela en une seule nuit, et surtout sans se concerter. Le prix à la pompe lui n’a pourtant pas bougé depuis. Ces spéculateurs qui jouent aussi avec le prix des céréales, en affamant les pays les plus pauvres, manipulent les marchés mondiaux.
Les prix des énergies (gaz, électricité, essence) restent malgrè tout envisagés à la hausse. Le gouvernement ne veut pas sortir du nucléaire, malgrè les risques, et se refuse à développer les énergies propres et renouvelables.
Devinez-quoi : absolument aucune réaction de ces mêmes classes ouvrières et moyennes….

Des hommes politiques trempent dans des affaires louches, et sortent indemnes des procès qui leurs sont intentés avec l’aides des procureurs aux ordres du gouvernement. Ce qui n’empêche qu’ils restent en poste, voire sont même réélus par les électeurs (!). Mis en examen, condamnés, les exemples foisonnent parmi nos hommes politiques : Pasqua, Juppé, Estrosi, Chirac, Balkany, Désir, Dugoin, Emmanuelli, Mellick, Huchon, Flosse, Gaubert, Santini, Villepin, Carignon, Dumas, Donnedieu de Vabres, Leotard, Tiberi, Cambadelis, Noir, Drut … et j’en passe
D’autres sont pris la main dans le sac dans des conflits d’intérêts notoires ou dans des situations d’amitiés peu respectueuses des missions d’État. Rappelons-nous de MAM et du clan Ben Ali, patrick Ollier et sarkozy avec Khadafi, Gbagbo et ses amitiés socialistes, Fillon et Moubarak…
Les classes ouvrières et moyennes brillent une fois de plus par leur apathie généralisée.

On pourrait malheureusement multiplier les exemples à l’infini,  de situations issues de l’ultra-libéralisme et qui ne servent qu’une oligarchie financière et industrielle mondialisée.

En revanche, l’équipe du LOSC gagne la finale de la coupe de France le samedi 14 mai 2011. Des dizaines de milliers de supporters de la région de Lille descendent dans la rue, pour fêter la victoire.
Le même phénomène se produisit en 1998, avec des millions de Français dans la rue pour cette « victoire » à la coupe du monde de football.
Là, nous avons une nette réaction de ces mêmes classes ouvrières et moyennes….

Quelle force pourrait représenter cette masse de manifestants si elle descendait dans la rue pour des raisons sociales, économiques ou politiques, pour s’opposer aux décisions arbitraires ou anti-sociales comme c’est le cas depuis des dizaines d’années ?

Manifester pour fêter la réussite de sportifs parfois grassement payés voire millionnaires ainsi jetés en pâture pour endormir la conscience populaire comme dans la Rome antique, dans une identification aveugle à ces hommes et à leur victoire.

Sans doute faudra-t-il attendre que le désespoir submerge la résignation, que la colère dépasse la peur, et que la détermination émerge de l’inconscience liée à la désinformation.
La solution viendra-t-elle des urnes ou d’une réaction violente comme en Tunisie, en Lybie, ou ailleurs dans le moyen Orient ?
Si les gouvernements continuent à ne servir que les classes dominantes ultra-minoritaires en dépouillant les masses ouvrières et moyennes, alors la réaction se passera dans la rue, dans la violence.
Et ni l’OTAN ou l’ONU n’y pourront rien faire.

Sources :

La Tribune
Patrimoinorama
Le Figaro
L’Express
Top-News
Le Monde
20 Minutes
Libération
Prix du baril
Gecodia
Have-It.com