L’indécence ne tue pas …
… plus que le ridicule. Car comme un malheur n’arrive jamais seul, la/les crise(s) s’accompagne(nt) de postures étourdissantes, de scandales retentissants et d’une indécence d’où l’éthique semble définitivement absente. Comme quoi certain(e)s n’apprendront jamais de leurs errements.
On se rappellera de cette relativisation écoeurante de la souffrance du peuple grec sous austérité par une C. Lagarde qui, affranchie de tout impôt du haut de son poste de fonctionnaire international du FMI, osait même prétendre s’inquiéter davantage des enfants nigériens pour lesquels elle ne fait strictement rien. Mieux : sa liste de 2000 fraudeurs grecs, clients de la HSBC, n’a encore eu aucune suite à ce jour.
On n’a pas non plus oublié l’appel du genre « taxez-nous » émanant des plus riches américains et français qui, sentant le vent tourner, voulaient ainsi légitimer leur position en lâchant des miettes tout en faisant en contrepartie passer quelque mesures antisociales … mais c’était l’an passé, le vent tourne vite et Sarkosy n’est pas repassé !
Ainsi, l’on vient d’avoir deux nouveaux exemples incroyables de cette indécence patente de nos « élites » néolibérales.
La première : la fronde de ceux qui se font appeller les « pigeons ». On goûtera déjà l’imagerie très poujadiste qui n’est pas sans rappeller le « mougeon », propagande d’extrême droite fort efficace pour catalyser le mécontentement des classes populaires et moyennes.
Mais cette fois-ci c’est par le biais d’une simple page facebook montée par une agence de com’, comptant en quelques jours plusieurs milliers d’adhérents (qui ont pu être achetés à des entreprises spécialisées dans les faux-profils sur réseaux sociaux) que la contre-révolution arrivât … à point nommé puisque le gouvernement leur fît immédiatement des concessions sur les plus-values dans le projet de taxation du capital au niveau du travail !
Quand des millions de gens défilent contre une réforme injuste de retraites ou un traité européen antidémocratique, la classe politique passe en force. Mais quand quelques internautes spéculateurs (puisqu’il s’agissait uniquement de taxer la REVENTE d’entreprise) s’agitent, le gouvernement « socialiste » recule !
La seconde : l’injonction des dirigeants d’entreprise à baisser le coût du travail. Sous couvert d’efficacité économique et en pleine période de sortie du rapport Gallois qui prône un « choc de compétitivité » (selon la logique habituelle du néolibéralisme, évidemment), voici des grands patrons qui déplorent des marges basses, demandent toujours moins de dépense de l’État et donc moins de service public, un abaissement des charges patronales et donc davantage de prélèvement sur les basses classes (CSG, TVA …), l’exploitation des gaz de schiste dont la toxicité pour les nappes phréatiques est prouvée, le tout avec quelques tournures démagogiques (« innovation », « jeunesse », « gouvernance ») pour faire passer l’amère pilule.
On aurait bien envie de demander d’abord un peu plus de transparence à l’AFEP (pratiques salariales, bonus versés, aides et exonérations reçues, fournisseurs et filiales, etc) avant d’écouter ses « conseils » aussi peu avisés que fortement orientés !
Ce rapide tableau est à peine croyable après des décennies de dérégulation et de lobbying, l’explosion des bénéfices pour une extrême et puissante minorité, des années d’abus menant aux crises (subprimes ou liborgate, dette et euro, etc). Le rentabilisme capitaliste ne se remet pas en question une seule seconde et il va jusqu’au bout de son plan, quitte à incriminer un seul responsable : par exemple le Kerviel ou le Gupta, idiots utiles d’un système mafieux et opaque permettant d’austériser des peuples entiers et de faire appliquer des politiques rétrogrades quelquesoit le gouvernement en place ; dictature ou « démocratie », « gauche » ou droite, centre ou extrême, peu leur importe tant qu’il y aura des paradis fiscaux.
Et comme le ridicule ne tue pas plus que l’indécence …
Source :
Sélectivité lagardiste
Taxez-les !
Palombière gouvernementale
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Sans appel
Juste une mise au point
Coupable idéal