Langues de bois #3 : « Le politiquement correct »
Très usité par des réactionnaires qui ont pourtant une influence médiatique considérable, le « politiquement correct » (ou « bien-pensance », ou « pensée unique ») sert à faire accepter leurs propos les plus rétrogrades. On invente d’abord un tabou qu’il faut avoir le « courage » de lever. Puis on reçoit les indignations qui ne manqueront pas de s’exprimer face à ces « dérapages » – qui s’accomodent aussi bien d’un silence banalisateur. Enfin, on peut récolter le crédit d’une prophétie auto-réalisatrice : « j’ai levé un tabou, on essaie de m’en empêcher, j’ai donc raison ». Le tout en diffusant la haine et la bêtise !
Cela permet de faire passer les amalgames réactionnaires comme le summum de la « liberté d’expression » et du « démocratisme », comme une posture « critique » et transforme les dominants (politiciens, éditocrates, etc) en faux « opprimés », en « subversifs » … voire en « antisystème ». A l’inverse, les minorités ciblées par eux sont accusées d’être « intolérantes » et « intimidantes » voire « dictatoriales » alors qu’elles se défendent juste contre ces attaques.
En réalité, les réactionnaires ne supportent pas le simple rappel à la vérité et aux faits, à la non-discrimination et au droit.