Après Cahuzac, le trésorier de campagne de François Hollande baigne lui aussi en eau trouble
Le slogan de campagne de François Hollande « Une République irréprochable » se délite jour après jour. Après le scandale Cahuzac, on apprend ce mardi que le trésorier de campagne du président baigne lui aussi dans des eaux troubles en étant actionnaires de sociétés offshores dans les îles Caïmans.
Ces révélations font surface après qu’une vaste enquête collaborative sur les sociétés offshores ait été menée par des dizaines de médias dans le monde. 2,5 millions de documents ont été analysés au cours des recherches ont expliqué le journal Suisse Le Matin et le quotidien britannique The Guardian. En France, c’est le journal Le Monde qui a travaillé sur les données.
Le nom de Jean-Jacques Augier, homme d’affaire et trésorier de François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012 apparaît dans les documents analysés par Le Monde. On y apprend qu’il est actionnaire de deux sociétés offshores des îles Caïmans par biais de son holding financier. Les sociétés offshores sont fréquemment associées aux paradis fiscaux puisque leur taux d’imposition est très bas et disposent d’un secret bancaire. Les îles Caïmans sont d’ailleurs bien connues par tous les spéculateurs puisque l’imposition y est nulle. L’île accueille plus de 70% des fonds ultra-spéculatifs internationaux.
Jean-Jacques Augier a ainsi constitué en 2005, au côté d’autres actionnaires la société « International Bookstores Limited ». Celui ci confirme. « J’ai investi dans cette société par l’intermédiaire de la filiale d’Eurane en Chine, Capital Concorde Limited, un holding qui gère toutes mes affaires chinoises. L’investissement dans International Bookstores apparaît au bilan de cette filiale. Rien n’est illégal. » Il affirme toutefois n’avoir « ni compte bancaire personnel ouvert aux Caïmans ni investissement personnel direct dans ce territoire ». La seconde société offshore a été constituée en 2008-2009 avec des voyagistes de plusieurs pays, elle aurait depuis été rapatriée à Hong Kong.
Les données de l’enquête « ont le potentiel de causer un choc sismique dans le monde de la finance offshore», a indiqué Guardian. Celles ci concernent environ 122.000 entités, liées à plus de 130.000 personnes dans 140 pays.
Photo : senat.fr