1er mai : les travailleurs défient François Hollande
Plus de 100 000 personnes dans les rues de France, dont environ 15 ou 20 000 à Paris : tel est le bilan des manifestations du 1er mai 2013
Les premiers temps de la complaisance politico-syndicale semblent bel et bien terminés tant la CGT, SUD et d’autres ont chanté à l’unisson leur ras-le-bol de cette politique d’austérité conduite par le gouvernement actuel. La clique de François Hollande a donc cristallisé les colères des manifestants et c’est en toute légitimité que le calendrier des actions sociales continuera à se nourrir de cette rhétorique dans les prochaines semaines. Certaines personnes n’ont d’ailleurs pas hésité à manifester leur incompréhension face à la politique gouvernementale, nous expliquant qu’ils leur étaient alors inimaginable de voir la gauche et ses valeurs attaquées par des ministres du Parti Socialiste.
Comme à l’accoutumée, cette journée est l’occasion pour de nombreuses organisations salariales et civiles de participer à une mobilisation nationale, médiatisée et plus que symbolique. Ainsi, outre les syndicats traditionnels, on a retrouvé dans le cortège parisien des groupes moins connus : l’association DIDF qui participe à la politisation des travailleurs turcs et kurdes, des organisations sud-américaines dont de nombreux chars rendaient un dernier hommage à Hugo Chavez, véritable leader des révolutions bolivariennes du continent, une organisation syndicale de travailleurs portugais ou encore des associations syriennes ou iraniennes, toutes appelant à un sursaut démocratique dans leur pays respectifs.
Malgré la pluie qui a quelque peu gâchée le défilé, les festivités étaient au rendez-vous : outre les chants désormais classiques entonnés par des syndicalistes de SUD, on a eu plaisir à se promener entre les différentes préparations gastronomiques de tous pays ou à découvrir journaux et livres proposés par des médias alternatifs.
Si Hollande dit avoir entendu les revendications des personnes dans les cortèges, nous lui conseillons de garder les oreilles grandes ouvertes : dès dimanche, le Front de Gauche appelle à une marche pour la 6ème République, et le lundi 6 mai, ce sont les éboueurs et personnels d’entretien des villes qui opèreront une grève nationale. Le 12 mai, les indignés du monde entier se réuniront pour célébrer leur deuxième anniversaire, à cette occasion, une seconde Grati-Féria sera organisée à Paris, place Stalingrad.