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Entretien sur le campement des Sans-Logis à Clermont-Ferrand

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Suite, à la fermeture du 115 à Clermont-Ferrand dû à un problème entre le service qui gérait le 115 et les administrations nationales, plus de 350 personnes ont été mises à la rue et ont décidé de se mobiliser.

Pour dénoncer une situation honteuse, les sans-logis se sont abrités tout d’abord dans l’église des Minimes, mais celle ci fut touchée par un incendie. De fait, cela a entraîné la mise en place d’un campement improvisé sur la place Jaude, qui est la place principale de Clermont-Ferrand.

Voulant comprendre un peu mieux le climat qui pesait sur place, j’ai donc décidé d’interviewé un militant que l’on surnommera Ix-Factor.

Actualutte : J’ai vu que tu avais posté des informations sur le campement de Clermont-Ferrand suite aux problèmes de logement qui secouent ces derniers jours. J’aimerais connaître l’évolution de la situation.

Ix-Factor : La situation n’évolue pas. Le Préfet persiste à proposer des solutions provisoires. De notre côté, la chaîne de solidarité bât son plein, plusieurs tonnes de matérielles se sont accumulées sur la place.

Actualutte : Quel est le regard des personnes sur le campement, car les campements sont mal vus ces dernières années. Les campements sont stigmatisés, marginalisés, les politiques sur leur démantèlement œuvrent tous les jours et cela quels que soient les campements. Avez-vous peur des amalgames de certaines personnes ?

Ix : En ville, les rumeurs sont de bon train, haine, désinformation, incompréhension … À côté de ça des centaines de citoyennes apportent de l’aide et participent au campement. Les expulsées participent pleinement à l’autogestion du site. C’est l’anarchie appliquée dans toute sa splendeur.

Actualutte : Combien de temps penses-tu que le campement durera en admettant qu’il y est une solution prise ?

Ix : Au moins une semaine voire deux. Nous essayons d’organiser la suite. Admettons que quelques familles trouvent une solution à leur situation. Notre intention est de « remeubler » le site avec des militants afin que le nombre à dormir sur place ne diminue pas. Il y a tellement de matos qu’il faudrait plusieurs camions-bennes pour l’évacuer. La résistance s’organise pour empêcher une arrivée éventuelle de camions

Actualutte : Est-ce que tu peux m’éclairer de la situation concernant l’hygiène du campement, car le problème de la durabilité d’un campement réside dans l’hygiène, comment faites-vous pour vous en sortir ?

Ix : L’hygiène est notre principale préoccupation depuis le début. Nous avons installé des douches en dures sur la place. Tout est lavé, relavé est javellisé. Des toilettes chimiques sont désinfectées plusieurs fois par jour et vidées quotidiennement. On s’occupe maintenant des lessives de literie et commençons à fournir sous vêtements, t-shirts et draps aux familles. La chaîne du froid est désormais maintenue côté nourriture. C’est énorme !

Actuellement, après des référés d’urgence, la préfecture se trouve à reloger une vingtaine de familles, qu’elle ne fait toujours pas. Aussi, le campement entraîne une convergence dans la lutte quotidienne, les associations de terrain, associations, et même partis politiques commence à travailler ensemble.

Le campement, à l’heure actuelle tient toujours.