#Yemen : les #MeilleursClients de la #France au #MoyenOrient responsables d’ un #Genocide au #Yemen
Le 21 octobre 2017, Ismaël Cheikh Ahmed, second haut responsable des Affaires Humanitaires de l’ONU, débarque à Ryad. Pendant quatre jours, il tente de convaincre les dirigeants Saoudiens et Yéménites présents de rechercher un consensus de paix négocié.
Le 24 octobre 2017, Marck Lowcock, chargé des affaires humanitaires de l’ONU, se rend à Aden, capitale du Sud du Yemen qui est controlée par les troupes gouvernementales, faux-nez du pouvoir Saoudien. Ensuite, il repart pour Sanaa, capitale du Nord, occupée par les rebelles houthistes.
Les Houthistes, qu’est-ce que c’est ? Ces zaydites politico-religieux engagent des combats au Yemen et conquièrent une partie du pays avec le soutient de l’Iran, patrie des Chiites, et en alliance avec l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleb. Mais il ne faut pas résumer de façon manichéenne que le conflit est uniquement chiite vs sunnites.
Le courant Zaydiste est un courant du chiisme qui ne se réduit pas au courant duodecimain iranien. Basé sur un système de tribus, des différences existent déjà entre les shafiistes et zaytdtes. Le zaydisme serait plutôt un intermédiaire théologique entre sunnisme et chiisme. Quand au shafiisme, le concile de 2016 dirigé par l’imam Ahmed al-Tayb, le rattache clairement au sunnisme.
En mars 2015, les Saoudiens forment une coalition de dix Etats, Emirats Arabes Unis, Egypte, Jordanie, Koweit, Maroc, Barheïn, Quatar, Soudan, et Pakistan.
S’ensuivent des bombardements de villes et des régions aux mains des rebelles houthistes avec la bénédiction de Barack Obama et de François Hollande qui livre même des mirages 2000 à l’Emirat d’Abou Dhabi.
Fin septembre, le Canada et les Pays-Bas présentent au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies une résolution pour lancer une enquête internationale sur les violations de ces droits, et sur les atrocités perpétrées au Yemen.
Bien sûr, les Saoudiens s’y opposent farouchement, et menacent tout le monde de sanctions économiques et particulièrement les pays qui pourraient valider cette enquête.
A ce stade, Macron et Le Drian proposent de trouver un moyen terme entre la proposition du Canada et des Pays-Bas, et une proposition concurrente, présentée par un groupe de pays arabes pro-Saoudiens, sunnites de surcroît.
La coalition sunnite, par ailleurs bonne cliente de l’industrie des armes française est donc aux anges, car il n’est plus question alors d’un enquête internationale sur les crimes de guerre au Yemen.
Pour en revenir à Marck Lowcock, dès qu’il arrive à Aden, il découvre une situation apocalyptique. 11 millions d’enfants sont en danger sanitaire et une épidémie de choléra fait rage et atteint 800 000 yéménites.
Personne n’avait d’illusions en effet sur les méthodes des Saoudiens et de leurs alliés. Ecoles et hôpitaux pris pour cible par l’aviation Saoudienne, 10 000 tués en six mois chez les civils, 14 millions de yéménites dont 400 000 enfants sans ravitaillement, et sans eau potable. Sur ce point, l’ONU a réclamé la fin du blocus devant « la situation humanitaire catastrophique », menacé de « la plus grande famine » des dernières décennies.
De plus, une infiltration de Al Quaïda et de Daesh s’est organisée dans cette région et tente de s’implanter et développer une influence dans plusieurs zones au Nord Yemen.
Et Macron, en visite au Louvre d’Abou Dhabi, est tout sourire avec cet allié des Saoudiens, et se promène main dans la main avec Khalifa ben Zayed Al Nahyane, président des Emirats Arabes Unis.
On ne se fâche pas avec de bons clients, des contrats mirifiques sont sans doute attendus. La réal-politique, pourtant de l’ancien monde, n’en déplaise à Macron qui veut faire de la politique « autrement », a encore de beaux jours devant elle, et tant pis pour les civils qui ont eu le tort de naître là où il ne fallait pas, là où il y a du gaz et du pétrole, là où l’on commande des armes aux Etats-Unis, à la France, à l’Allemagne, à l’Angleterre, là ou leur Dieu unique ne reconnaît plus les siens, là enfin où les intérêts géo-politiques, géo-stratéqiques ont plus de valeur en Yen, en Euros ou en Dollars que la vie d’un civil.