Les députés #LREM sont-ils des #Godillots ?

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    Une réponse semble enfin être apportée par Mme Marlène Schiappa….

    Interrogée le mercredi 25 juillet 2018 sur BFM-TV – qui n’est pas connu comme un repère de gauchistes anti-macroniens – sur les députés de son groupe qui manifestaient tout au moins de l’étonnement, voire de la déception face à la politique du gouvernement et du traitement de l’ »affaire Benalla » – « on n’a pas été élus pour ça » -, elle déclarait que « ce phénomène était très marginal, et ne concernait que quelques députés en mal de reconnaissance et qui voulaient exister à travers les médias ».
    Donc, pour Mme Schiappa, exprimer une opinion différente de celle de la ligne politique gouvernementale c’est, non pas avoir un avis qui diverge, mais avoir un problème d’égo, une crise existentielle. C’est une position humainement cynique et méprisante, qui suppose que les députés LREM ne sont pas capables d’avoir une vision politique, un avis éclairé, et qu’il est donc préférable pour eux d’adopter celui du groupe, seul valide et autorisé.

    Mais, elle ne se borne pas à cette analyse. Reprenant les propos du président de la République, elle expliquait qu’au niveau de l’expression des députés LREM, « chacun pouvait s’exprimer, mais qu’il était préférable d’entendre une symphonie et plûtot qu’une cacophonie ».
    Qu’est-ce à dire ?
    Cela laisse entendre que tout député peut s’exprimer librement, à condition qu’il reste dans les « éléments de langage » transmis par la verticalité du pouvoir. Toute autre déclaration serait « cacophonique », même si elle exprime un avis divergeant, une critique, une inquiétude, une déception comme ce fut le cas. L’unicité des opinions exprimées par les députés de la majorité présidentielle serait donc une harmonie librement consentie imposée par le chef jupitérien.

    C’est peu dire de la liberté d’expression au sein du groupe de députés LREM, le peu de cas qui est fait du débat d’idées ou d’opinions, le peu de place qui est accordée à la contradiction, et l’immense respect du gouvernement pour ses députés godillots qui n’ont que pour seul rôle de voter sans réfléchir les directives gouvernementales, donc présidentielles.

    Le plus terrible dans cette histoire, c’est que la ministre ne se rende pas compte de l’énormité de ses déclarations, combien elles sont peu respectueuses des députés qui la soutiennent, et avec quelle candeur et naturel, voire un brin de naïveté, elle détruit la crédibilité des votes de sa majorité.