Comment une impossible taxe sur les transactions financières chasse la vraie !

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    12 oct. 2017 — Le président de la République vient d’annoncer son intention de proposer aux dirigeants de l’UE une taxe sur les transactions financières qui s’appliquerait à l’ensemble des nations de l’Union Européenne. Les sommes ainsi récoltées seraient intégralement affectées à l’aide au développement.

    Ne soyons pas dupes d’une telle manoeuvre. Monsieur Macron sait parfaitement que ce projet ne saurait en aucune façon aboutir. Sur les questions de fiscalité, il est nécessaire d’obtenir l’unanimité. Or, il se trouvera toujours un pays pour vouloir s’opposer à quelque initiative que ce soit (Le Luxembourg, grand ami des banques, ou l’Irlande, grande amie des multinationales, au nom de l’optimisation fiscale).

    Cette annonce pompeuse et solennelle n’a donc qu’un seul but pour l’actuel locataire de l’Elysée : jeter de la poudre aux yeux et faire diversion. S’il avait été favorable à la TTF, il aurait donné pouvoir au ministre de l’économie de signer au mois de mai le compromis négocié entre les dix nations parties prenantes, lequel n’attendait que son feu vert pour entrer en vigueur dès le mois de juin ou juillet. Il ne l’a pas fait. Tout cela n’est en réalité que de la communication vaine et creuse, une sorte de mantra hypocrite et ridicule qui cache mal l’aversion profonde de Monsieur Macron pour une fiscalité que redoutent les banques.

    En attendant, le projet d’une vraie TTF, établie sur des bases solides, semble pour le coup renvoyée aux calendes grecques. Il n’en est désormais plus question dans les réunions de l’euro groupe (comme si l’on avait déjà anticipé son abandon). Tout est prêt pour l’enterrement. Il ne manque plus que les fleurs et les couronnes.

    Mais réveillons-nous, bon sang !

    Source :
    Denis VÉRITÉ